Réalisé par l'Académie des sciences et des lettres de Marseille, cet ouvrage, qui doit paraître début avril, recense plus d'un millier de mots, locutions et expressions, explique un professeur de linguistique de 30 ans qui a participé à sa rédaction. «On a essayé de prendre le marseillais du XXe siècle, ainsi que des mots plus désuets de la littérature du XIXe siècle qui font encore partie de la mémoire des Marseillais», ajoute-t-il. «Le marseillais, c'est du français», précise-t-il aussitôt. Mais un français tellement singulier qu'il est parfois incompréhensible à l'oreille d'un étranger. Le jeune professeur, qui tient une chronique radiophonique quotidienne depuis sept ans sur le marseillais, ne note que quelques mots d'origine arabe, importés par les pieds-noirs, et pour certains passés dans le français, comme brêle, toubib ou kémia (apéro). L'italien, également parlé dans les rues marseillaises au XIXe, a réussi à s'imposer dans ce parler «d'un conservatisme qui relève parfois de la xénophobie», juge-t-il. Le dictionnaire a aussi pour objectif de montrer que ce parler n'est pas figé et sait se renouveler.