Crise Si l?enseignement supérieur et la culture sont, encore une fois, les parents pauvres de la loi de finances, que dire du secteur de la jeunesse et des sports ? La loi de finances pour 2004 n?apportera finalement rien de nouveau à la démarche du développement économique et social du pays. Les crédits alloués au soutien des sports font du surplace avec 773 080 000 DA dont 4 500 000 DA seront consacrés au chapitre fournitures techniques pédagogiques et 350 000 000 DA destinés, à travers le chapitre contribution aux associations sportives, à la prise en charge de la refondation du football en application de la décision du Conseil interministériel de 2002. Or, les besoins du secteur, selon les déclarations de Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Jeunesse et des Sports, sont de très loin insatisfaits. A titre indicatif, l?enveloppe nécessaire à la prise en charge des dépenses obligatoires des fédérations et des associations s?élève, à elle seule, à 1 150 000 000 DA ! Et dire que le football se «tape» la part du loin par rapport aux autres disciplines. La situation est d?ailleurs peu reluisante à l?orée d?une année 2004 très importante pour l?élite algérienne appelée à prendre part aux jeux Olympiques d?Athènes et aux Jeux panarabes que notre pays aura l?honneur d?organiser. Car aussi paradoxal que cela puisse paraître, si la saison qui débute est riche en événements sportifs, elle sera, en revanche, pauvre sur le plan des finances. Par conséquent, le budget des fédérations, consacré à la préparation de l?élite en prévision des prochaines échéances importantes, s?est rétréci comme une peau de chagrin. Sur le terrain, les associations vivent la crise de plein fouet. Les disciplines, qui faisaient la fierté de notre sport par le passé, ont perdu de leur allant. A commencer par le handball dont le championnat a débuté le week-end dernier sans le NA Hussein Dey et le Mouloudia d?Oran, deux écoles qui ont déclaré forfait pour cause d?absence de moyens financiers, signant ainsi la décadence d?une discipline. En volley-ball, c?est encore le NAHD, l?un des clubs les plus titrés sur les plans national et continental, qui a disparu de la carte. En basket-ball, une autre formation parmi les plus titrées, le SR Annaba, s?est retirée définitivement de la scène de la balle au panier sans que cela émeuve ni les autorités ni la FABB qui a écarté le club du championnat de Division I-A. Et la liste n?est pas close, car le risque de «contagion» est réellement présent. Pourtant, lors de la prise de fonction de M. Haïchour à la tête du secteur et ses premières réunions avec les présidents de fédération, ces derniers n?ont pas manqué de souligner le manque flagrant de moyens. Le MJS a réitéré la volonté politique d?accompagner le redressement du sport, mais d?ici à ce que les textes réglementaires soient promulgués puis appliqués, la situation de notre sport aura encore sombré. Nonobstant le détournement des budgets et autres subventions destinés aux différentes disciplines vers le football, histoire de faire signer de pseudojoueurs à coups de millions et d?enrichir des dirigeants intrus, des mesures très urgentes doivent être prises par les pouvoirs publics pour essayer de sauver notre sport d?une mort lente. La refonte des disciplines autres que le football est aussi nécessaire, car la locomotive ne peut s?ébranler toute seule.