Réalisations n Le gazoduc transsaharien qui traversera l' Algérie jusqu'au Nigeria va acheminer à l'horizon 2015 entre 20 et 30 milliards de m3 de gaz destinés essentiellement à l'Europe. D'un coût global de 10 milliards de dollars, ce projet permettra à l'Algérie de consolider sa position sur le marché gazier européen et de rentabiliser Sonatrach. C'est Mohamed Meziane, P-DG de Sonatrach, qui a évoqué ce matin sur les ondes de la chaîne III les avantages de ce projet. «Ce gazoduc va faire bénéficier l'Algérie d'un apport en gaz et permettre d'explorer également la zone nigériane.» Ce projet d'une longueur de 4 128 km est transsaharien puisqu'il traverse une bonne partie de l'Algérie à raison de 2 300 km. Le P-DG de Sonatrach souligne la rentabilité économique de ce projet en estimant que «Sonatrach va bénéficier d'un apport sur son réseau de transport du sud vers le nord». Il servira même à alimenter en gaz naturel certaines régions d'Algérie. Mais en même temps, cet ambitieux projet va avoir un impact sur la connexion entre l'Algérie et le Nigeria. «C'est une connexion qui ira vers un marché européen très demandeur en énergie.» Du coup, les contrats de vente du gaz vers l'Europe seront assurés sans souci. Pour Mohamed Meziane «ce gazoduc va avoir un nombre de stations de compressions de gaz en 16 et 18 en fonction des technologies appropriées». Cela dit, Sonatrach ne sera pas seule dans ce projet puisque d'autres partenaires, clients et institutions financières vont appuyer la réalisation de ce gazoduc dont l'étude a été pilotée par un bureau anglais. Ils ont même commencé dès aujourd'hui une campagne de promotion de ce projet à partir de Bruxelles. Pour l'Algérie, l'autre bénéfice à en tirer selon le P-DG de Sonatrach est dans le marché du gaz liquéfié. En effet «la part de l'Algérie en Europe en termes de gaz est de 15%». Mais, l'Algérie s'ouvre également à d'autres marchés tels que ceux de l'Amérique et de l'Asie. L'idée maîtresse est «de diversifier l'approvisionnement du marché de GNL», affirme Mohamed Meziane. Revenant sur le litige gazier qui oppose l'Algérie à l'Espagne, le P-DG de Sonatrach a déploré encore une fois «la mésentente sur les prix et l'activité en fourniture de gaz». «Nous sommes encore en arbitrage, mais l'Algérie attend toujours la réponse sur ses recours introduits», a-t-il indiqué. Le premier responsable de Sonatrach a déploré que «sur 46 autorisations, seule Sonatrach est limitée par des restrictions draconiennes». Selon lui, «cela reste inexplicable». Il regrette : «Avec de telles conditions, le projet Medgaz va droit dans le mur.»