La visite surprise de Cécilia Sarkozy en Libye, où elle a rencontré les infirmières bulgares condamnées à mort, marque de manière spectaculaire et inattendue le nouveau rôle public joué par la «première dame» de France. Au lendemain d'une tournée de M. Sarkozy dans des pays du Maghreb, c'est son épouse qui a créé la sensation en intervenant dans un dossier diplomatique complexe qui mobilise les chancelleries occidentales. «On peut être raisonnablement optimiste» sur une issue positive pour les infirmières bulgares et le médecin palestinien condamnés en Libye, a assuré vendredi matin Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, rentré dans la nuit de Tripoli avec Cécilia Sarkozy. L'épouse du président français, à qui la Constitution n'accorde aucun rôle officiel, a rendu visite jeudi à Tripoli aux infirmières condamnées, puis aux familles des enfants contaminés par le virus du sida à Benghazi (1 000 km à l'est de Tripoli). Mme Sarkozy a également rencontré le numéro un libyen, le colonel Mouammar Kadhafi. Ce voyage est intervenu au lendemain de la confirmation de la peine de mort à l'encontre des soignants, qui clament leur innocence. Mais le verdict pourrait être annulé ou commué par la Libye, un accord venant d'être trouvé sur des compensations financières avec les familles des enfants contaminés.