Une cacophonie indescriptible a régné, hier, sur fond de règlements de comptes et de luttes presque à couteaux tirés entre les clans des deux candidats «finalistes», Ahmed Gaceb et Sid-Ahmed Kercouche. Après huit heures d'attente marquées donc par des scènes houleuses, les travaux de l'assemblée générale élective ont été ajournés. Ainsi va le Mouloudia ! On le titrait bien hier : «Peur sur les présidentielles», et nos craintes, et celles de centaines de milliers de supporters du Mouloudia d'Alger se sont avérées fondées vers le coup de 23 h 30 lorsque le président de la commission de candidature, Saddek Amrous, et les représentants de la direction de la jeunesse, des sports et des loisirs (DJSL) d'Alger ont décidé d'ajourner les travaux de l'assemblée générale élective. C'était l'impasse. Pis encore, une cacophonie indescriptible a régné hier sur fond de règlements de comptes et de luttes presque à couteaux tirés entre les clans des deux candidats «finalistes», Ahmed Gaceb et Sid-Ahmed Kercouche, les seuls restés en lice après le retrait des trois autres, en l'occurrence Kamel Aouf, Me Djillali Hamani et le Dr Zoubir Bachi. Bien avant même le début des travaux, soit vers 17 h, au moment où les représentants de la DJSL ont commencé à procéder à l'inscription des membres de l'AG présents, des échauffourées ont eu lieu devant l'entrée de la maison de jeunes qui porte le nom d'un illustre monument de la musique chaâbi algérien. Un des membres, Sid-Ali Zedek, se voit déchiré les procurations qu'il avait entre les mains par un groupe de supporters excités et prêts à en découdre, notamment avec les partisans du candidat Gaceb. Il a fallu l'intervention du service d'ordre, venu en force pour boucler les issues menant vers la maison de jeunes, pour faire disperser les supporters et les cantonner bien loin du lieu où devrait avoir lieu le scrutin. Tout le monde aura donc compris que ces fans étaient proches de l'autre candidat, Kercouche, et qu'ils étaient là pour une mission précise : faire avorter l'AGE si les membres bienfaiteurs, qui faisaient partie de l'ex-directoire, ne sont pas admis au sein de l'AG comme membres à part entière et ayant le droit de voter. Et c'est ce point de discorde qui pèsera lourd sur la suite des événements et qui fera capoter les élections, après sept heures d'attente, de palabres et de dépassements en tout genre. Il a fallu attendre 21 h 10 pour que les soi-disant travaux commencent, vu que la commission des candidatures et les représentants de la DJSL ont passé plus de quatre heures et demie à inscrire les membres de l'AG (au nombre de 97, dont 34 procurations) et à traiter les cas litigieux (au nombre de 4) ainsi que les recours introduits par six personnes voulant faire partie de l'AG. De prime abord, et à vu d'œil, le quorum était largement atteint puisque tous les membres étaient présents ou représentés par d'autres munis de procuration. C'est le président de la commission des candidatures, M. Amrous qui prend le premier la parole souhaitant la bienvenue à tout le monde et invitant les présents à observer une minute de silence à la mémoire des martyrs du MCA tombés au champ d'honneur. Ensuite, il fera la lecture d'un document retraçant la genèse des événements depuis l'assemblée générale extraordinaire pour l'amendement des travaux jusqu'au jour de l'AGE.