Tradition Grandes, moyennes ou petites bourses, les magasins sont une destination inévitable pour tout le monde à la veille de telles occasions. Ces derniers jours du ramadan, aussitôt les dernières bouchées du repas avalées, des couples, accompagnés de leurs enfants, envahissent le centre de la ville et les alentours de la coupole afin de faire les achats incontournables imposés par l?Aïd tant en matière d?habits que de gâteaux traditionnels. Le rush est particulièrement remarqué pendant la journée dans les boutiques du quartier populaire d?El-Graba, réputé pour les souliers Adidas et autres jeans made in, dont raffolent les adolescents. Ainsi, cette euphorie des achats imposés par la force des choses pour la prochaine fête de l?Aïd, se poursuivra jusqu?à la veille de la fin du mois de carême, surtout pour ceux dont les salaires et retraites tardent à arriver. En outre, à ce mouvement de foule vient se greffer la navette de plateaux de divers gâteaux confectionnés au foyer vers le four du quartier, lequel est très sollicité en pareille occasion et où la cuisson ne s?achève qu?à l?appel de la prière du fadjr. Pour les vêtements, les prix affichés n?arrangent forcément pas tout le monde. Ainsi, une robe pour fillette avoisine les 1 600 dinars, les souliers coûtent entre 700 et 1 100 dinars, quant au prix des ensembles, il peut aller de 3 500 à 6 000 DA, selon les marques. A voir ces prix, on se demande comment font les parents ayant quatre ou cinq enfants ? À signaler que les vêtements qui inondent les étals provenant surtout de Turquie et de la Syrie sont les plus prisés pour leur rapport qualité/prix. À ce sujet, pour habiller les enfants les pères de famille doivent faire certains sacrifices et pas des moindres, quitte à emprunter de l?argent ou vendre un bijou ! Tandis que les plus démunis optent pour les magasins de friperie qui sont également très sollicités en cette période. Comme dit un proverbe bien de chez nous : «Chaque oiseau pond un ?uf à sa mesure». Il est également à signaler que les plus prévoyants ont fait leurs achats avant le début du ramadan. Cependant, la prévoyance n?est pas pour autant à la portée de tout le monde. Et la prochaine saignée s?intitule «la fête du mouton» et au prix actuel de la viande beaucoup de familles risquent de ne pas procéder à ce rituel du sacrifice de l?Aïd el-adha.