Patrimoine n 43 ans après,Hassan Terro, la première pièce théâtrale écrite en 1963 par le regretté moudjahid Ahmed Ayad dit Rouiched, revient sur les planches du Théâtre algérien les 20, 21 et 22 août. Intervenant dans le cadre d'«Alger capitale de la culture arabe», ce retour coïncide aussi avec la commémoration de la tenue du Congrès de la Soummam. La pièce a été réalisée par le fils aîné de Rouiched, Mustapha Ayad, en étroite collaboration avec l'Association des amis de Rouiched créée en 2003. C'est ce que nous a appris le réalisateur lors d'une conférence de presse, jeudi, au TNA. La pièce théâtrale avait eu un grand succès populaire à l'époque et avait reçu le 1er prix du festival de Monastir en Tunisie en 1963 avant d'être retransmise sur le petit écran en 1968. Hassan Terro est une tragi-comédie produite par Mustapha Ayad dans un temps record et dans la contrainte.«On m'a imposé la pièce que je qualifie de lourde. Mais j'ai quand même pu la monter avec une équipe extraordinaire composée des meilleurs comédiens et artistes de toutes générations âgés de 10 à 70 ans dont certains se sont vu attribuer 3 à 4 rôles. La pièce a demandé un travail trop lourd et un financement de 750 millions dont 500 financés par le ministère de la Culture», expliquera-t-il. La pièce raconte la grève des 8 jours à Alger-Centre où réside «Hassan le peureux» qui deviendra un héros malgré lui. «Nous avons traité des sujets d'actualité également tels que la globalisation, l'économie. La présente version par rapport à celle de 1963 présente plusieurs nouveautés», selon Ayad. «Ce sont des scènes que j'ai vécues lors de mon enfance et qu'on vit actuellement. J'ai injecté mes propres ingrédients à la pièce qui a exigé un seul et unique décor conçu grâce à la télévision algérienne, en reprenant mon ancien quartier à Saint Eugène (Bologhine)», dira-t-il. La pièce, selon l'interlocuteur, a accordé plus de place à la femme qui a toujours joué un rôle important dans la société et rendu hommage à certains artistes tels que Sirat Boumedienne. «Il y a eu un lifting et un remaniement pour la réactualisation de la pièce», ajoutera Brahim Chergui, secrétaire général de l'Association. La pièce, selon lui, n'a pas été inspirée du film mais plutôt le contraire. Enfin, Ayad demandera au ministère de la Culture de prendre en charge cette pièce pour qu'elle puisse être jouée à travers le territoire national tout en appelant à revaloriser les anciennes pièces qui ont marqué le répertoire culturel algérien par leur passage de temps à autre dans les salles de théâtre, à l'instar de ce qui se fait à l'étranger pour Molière, Shakespeare et autres œuvres de grande renommée. L'Association les amis de Rouiched compte monter pour le 28 janvier prochain un spectacle, selon Ayad, autour de la personnalité de Rouiched, à l'occasion du 10e anniversaire de sa disparition, dans le but de faire découvrir au public d'autres facettes de Rouiched : «Rouiched le danseur, le cuisinier, le musicien et bien d'autres rôles encore».