Résumé de la 3e partie Wilson prend la défense d?Edward qui s?est tiré une balle dans la tête et se retrouve dans le coma à l?hôpital. Ce n?est pas chez vous ! Cette université est aux jeunes, ils y sont chez eux. Ils ont le droit d?y recevoir toutes les idées, je ne fais pas de politique, moi, je n?impose rien, ni morale, ni religion, ni comportement ! J?en discute ! Et aucun de mes élèves n?aurait acheté ça, pour se tirer dessus, si vous ne vous en étiez pas mêlé. Vous avez profité de mon absence pour renvoyer ce gosse ! ? Vous allez prendre la porte, Wilson, mais avant cela, considérez que cette malheureuse affaire est votre faute ! Si vous n?aviez pas entretenu ce garçon dans l?idée qu?il était aussi capable que les autres, nous n?en serions pas là ! Maintenant prenez la porte ! J?en ai assez entendu, et ne remettez pas les pieds ici. Vos déclarations sont suffisamment instructives, vous irez professer ailleurs ! Et Edward ira aussi étudier ailleurs !» Wilson est devenu pâle. D?un bond, il a soulevé son grand corps maigre, et ses yeux bleus ont viré au noir. «Vous osez insinuer que c?est moi qui ai tué ce garçon ?» Il s?approche du bureau et s?empare du revolver. «Vous osez rejeter la responsabilité sur le dos de ce pauvre Wilson ? Un caractériel, selon vous? un homme bizarre, un subversif ! Vous osez prétendre que ce pauvre gosse a acheté ça à cause de moi ?» Le professeur Maxwell, qui s?était tu jusque-là, intervient maladroitement : «Allons, Wilson, ne jouez pas avec ce revolver, vous n?allez pas ajouter l?intimidation à ce discours complètement fou !» Le canon de l?arme vacille dangereusement vers Maxwell, puis revient vers Nickols. Wilson est hors de lui, il semble étouffer des sanglots. En parlant, sa pomme d?Adam fait des bonds sur un long cou maigre? «Vous? Vous êtes ignobles? nuisibles? C?est vous qui ne méritez pas de vivre, vous !» La secrétaire pousse un cri, et lâche son bloc en criant : «Professeur? Non !?» Son cri est étouffé par le premier coup de feu tiré sur le président Nickols. Elle hurle au secours à présent, et se précipite sur la porte, au moment où le deuxième coup de feu abat le professeur Maxwell. Une galopade dans les couloirs, étudiants et professeurs surgissent, à l?appel de la pauvre fille, qui ne peut plus parler, qui montre la porte du doigt, qui montre Wilson, debout, le regard fou, l?arme à la main. De l?autre côté du bureau, les corps de ses deux victimes sont immobiles. On entend Wilson murmurer encore dans le silence soudain? «Nuisibles, c?est ça nuisibles?» Puis il retourne l?arme vers lui, appuie le canon sur son front, en plein milieu, et tire une dernière fois. Le choc le projette en arrière, et il s?effondre, tué net, dans l?immense fauteuil de cuir, où son corps dégingandé ressemble soudain à un pantin ridicule et désarticulé. Le soleil se couche, sur le campus de l?université d?Ashland au Nebraska, sur trois morts. Deux sont inhumés avec des discours, des veuves, des larmes, et des manchettes de journaux. Le troisième, mort solitaire, sans femme, ni enfant ni couronne, restera «ce fou de Wilson qui assassina deux éminents directeurs d?université, au cours d?une crise de paranoïa, parce qu?il était renvoyé». Et le jeune Chris Edward retournera dans la ferme paternelle, défigurée à jamais.