Saison n Dans les villes de Bou Saâda et de M'sila, comme c'est le cas dans les centres urbains, les restaurants prolifèrent autant que les cafés. En été, les repas rapides et légers sont recherchés par les consommateurs, qui sont nombreux à se nourrir hors de leur domicile à cause de la chaleur. En effet, les ménagères évitent, en été, la préparation de repas copieux, tels que la fameuse chekhchoukha, fortement pimentée pour stimuler l'appétit et protéger du froid de l'hiver. De tels plats sont servis dans certains restaurants spécialisés et les amateurs ne manquent pas de s'y rendre pour satisfaire une envie soudaine qui rappelle les tajines tant prisés dans la région. En été, ces plats se dégustent non sans une transpiration abondante. Les femmes qui ont un emploi ont recours, également, aux restaurants et se dispensent au moins, de préparer le repas de midi, par manque de temps. D'autres clients se régalent dès le matin, dans les pizzerias et autres marchands de m'hadjeb, sous prétexte que la chaleur de la journée, finissent par avoir raison de l'appétit. Les marchands de brochettes dressent leurs braseros ou barbecues et tables dès 10h du matin. Toute viande rôtie reste très demandée, surtout sur les axes routiers passant par les principales villes de la région, déversant des voyageurs de tous les coins du pays. Les cafés, dans les centres urbains comme dans les localités rurales, ne désemplissent pas du matin au soir. Les consommateurs s'attablent pour siroter leurs breuvages, discuter des nouvelles du jour ou encore disséquer un sujet qui leur tient à cœur. Certains d'entre eux, pressés, se mettent au comptoir, le temps de se désaltérer ou de prendre un stimulant, thé ou café en général, pour, aussitôt, vaquer à leurs occupations. Les cafés sont devenus si nombreux, qu'on affirme volontiers, que «entre un café et un autre, il y a un café». Il apparaît que les désœuvrés ou encore les citoyens en congé, pour «tuer» les longues journées pesantes de l'été, trouvent refuge dans ces lieux, fuyant leurs domiciles trop étroits, laissant le «terrain» aux nombreuses ménagères et aux enfants, notamment ceux en bas âge. Autre caractéristique de ces lieux pittoresques : le brouhaha assourdissant des joueurs de dominos et de dames dont les éclats de voix sont saisissants et font fuir parfois certains clients, incommodés du reste par la fumée et les odeurs qui s'accumulent. Les propriétaires oublient toutefois que le Hodna n'est pas loin du Sahara. En été, les températures dépassant 40°C à l'ombre ne sont pas exceptionnelles, cela ne contraint nullement ces derniers à s'équiper d'une climatisation, un investissement jugé peut-être trop coûteux, pour certains, mais en plus générateur d'une consommation supplémentaire en électricité. D'ailleurs, ajoutent des tenanciers de cafés à Bou Saâda et M'sila, il n'est pas question de transformer les salles en refuge pour tous ceux qui fuient la chaleur de l'été.