Des joyaux d'architecture construits à coups de milliards dans les années fastes, sont aujourd'hui dans un état désolant. Jadis, fierté du pays, ils sont à l'image d'un secteur qui peine à démarrer. Lorsqu'il y a plus de trente ans, les complexes touristiques de la côte de Tipaza ont été édifiés, l'objectif était d'en faire de véritables stations balnéaires bien équipées pour le bien-être des vacanciers et des touristes. Le choix du site, fort attractif, pour la Corne d'Or Matarès et le CET était bien réfléchi. L'Etat jouait à fond la carte touristique et à partir de 1975, les touristes étrangers affluaient vers ces endroits et il arrivait même que des écrivains, cinéastes ou hommes d'affaires y séjournent longtemps. Les pouvoirs publics étaient aux petits soins pour mettre à l'aise leurs hôtes. Et les prix pratiqués à l'époque étaient à la portée de tous, nationaux et étrangers. Aujourd'hui, le constat est plutôt amer. Les trois sites touristiques peinent à attirer les foules. Pourtant, l'argument de l'insécurité, qui à un moment pouvait expliquer la désertion des citoyens, n'est plus valable. Il est constaté un retour au calme et la situation sécuritaire est maîtrisée : partout des barrages fixes de la gendarmerie sans oublier les agents de l'ordre public qui sont postés dans des endroits stratégiques pour la surveillance des complexes. Cependant, seules quelques familles sont là en cette chaude journée de juillet. Le semblant de plaisir que procurent habituellement les vacances est gâché par un sentiment de lassitude, créé par un ensemble de facteurs. D'abord les tarifs qui connaissent une hausse vertigineuse, dissuadant les plus motivés. Il faut économiser tout au long de l'année pour venir passer un court séjour. Ensuite, les loisirs sont le parent pauvre de ces endroits, même si les responsables s'évertuent à présenter la face lumineuse et sans rides de ces sites. Les estivants rencontrés se disent en général insatisfaits par les activités de loisirs qu'offrent les trois complexes. Toutefois, le tableau n'est pas si noir. Le complexe de la corne d'or est très plaisant et il y règne une atmosphère paisible et reposante. L'entretien des lieux est correct. Et c'est peut-être ce qui distingue ce site des autres où il est constaté une nette dégradation des murs des bungalows et appartements. Cette situation qui perdure depuis des années a poussé les pouvoirs publics à opter pour la privatisation. Selon des sources bien informées, six offres de rachat ont été proposées dont celle d'un groupe de repreneurs de la Mitidja pour la cession de la Corne d'or. Parmi ces offres, se trouve celle du GMH (holding de tourisme méditerranéen) appartenant à un milliardaire irakien du nom de Nadhmi Shakir. Ce dernier aurait proposé dans son offre la création d'un hôtel de type «Royal», un aquapark, un centre de thalassothérapie et un centre de loisirs en plein air au CET et à la Corne d'or. Aucune source officielle n'a cependant confirmé jusqu'à présent si ces offres ont été retenues. F.A.