Préparation n En d'autres circonstances, jouer le Brésil, ne serait-ce qu'en match amical, aurait soulevé les plus folles des passions car il n'est pas donné à tout le monde de croiser les récents champions d'Amérique du Sud. Encore une fois, le sélectionneur national, Jean-Michel Cavalli a été mis devant le fait accompli avec cette proposition de ce match amical contre le Brésil le 22 août prochain au stade Vélodrome de Marseille. C'est l'agent Gaël Mahé qui est derrière le montage de cette rencontre qui n'attend que son officialisation pour prendre l'allure d'une des plus belles affiches pour lesquelles nos Verts ont été conviés depuis des lustres. C'est le même agent qui a concocté le fameux match contre l'Argentine (3 à 4) le 5 juin dernier qui, malheureusement, a eu de fâcheuses conséquences sur le rendement de notre équipe nationale lors de sa rencontre décisive face à la Guinée le 15 juin avec cette défaite inattendue de (0 à 2) dans un stade du 5-Juillet archicomble. C'est la grande désillusion ! Non seulement les Verts ont perdu leur première place du groupe 8, mais ils ont réduit toutes leurs chances de se qualifier à la prochaine phase finale de la CAN- 2008 au Ghana. Lors de la prochaine et dernière journée de ces éliminatoires, les Algériens sont condamnés d'abord à aller gagner à Banjul face à la Gambie, ce qui n'est pas vraiment évident vu la prestation de cette sélection lors de son passage à Alger, mais il faudra attendre les résultats de cinq autres groupes pour espérer faire partie des cinq meilleurs deuxièmes. Et pour bien préparer cette ultime chance, le sélectionneur national a déjà programmé un stage en France à partir de la mi-août et qui devrait être ponctué par un match amical international qui mettrait les coéquipiers de Ziani en condition pour affronter la Gambie. Mais voilà qu'on nous propose ni plus ni moins le Brésil, vainqueur de la Copa America et mastodonte du football mondial. Dans la forme, un match pareil ne se refuse pas, et on imagine dès maintenant l'engouement qu'il va créer même si, encore une fois, ce ne seront pas les Algériens d'ici qui vont le vivre directement, mais nos compatriotes émigrés ou ceux qui auront un visa pour traverser la Méditerranée. Dans le fond, est-ce le sparring-partner idéal pour se mettre en condition avant d'aller tenter l'exploit en terre gambienne ? Le risque est grand, même si la leçon de l'Argentine est toute récente. Pour une sélection composée à 95% de joueurs professionnels évoluant pour la plupart en Europe (en France surtout), le prestige de jouer le Brésil et d'essayer de briller de mille feux face aux médias du monde et des recruteurs risque de tuer la mission commando qui attend les Verts au début du mois de septembre. Un vrai dilemme à résoudre, car on n'a pas envie de voir notre sélection se transformer en équipe d'exhibitionnistes qui donne, certes, la réplique aux plus grands, mais juste pour la vitrine, alors qu'elle passe devant l'essentiel en ratant le grand rendez-vous africain où elle a obligation de figurer et d'être parmi les meilleures.