Djelfa et sa proche région n'ont pas abrité d'établissement romain d'importance, à l'inverse de Messaâd, par exemple, où se trouvait un important fort, Castellum Dimmidi, construit en 198 de l'ère chrétienne, par les soldats de la troisième légion Auguste. Ce fort et d'autres établissements similaires étaient destinés à assurer la protection du limes romain dans une région où les tribus gétules et maures étaient hostiles à la présence romaine. Si les Romains ne se sont pas intéressés à Djelfa, c'est sans doute parce que le site s'écartait du limes, la frontière de Numidie, et que les sources d'eau, indispensables à la vie d'un camp militaire, y sont rares. On fera remarquer, cependant, que les grandes routes caravanières de l'antiquité passaient aussi par là. Pour tout vestige de la présence romaine, on ne peut citer que de rares pierres dans la localité de Hammam Cheref et surtout les restes d'un poste militaire, à deux kilomètres au nord de Djelfa, sur la rive droite de l'oued Mellah. Des vestiges très modestes qui n'attestent ni d'une présence importante ni encore d'une présence durable. De toute façon, on sait qu'au IIIe siècle, les Romains, sous l'influence de l'empereur Antonin le Pieux, ont renoncé à leur politique d'extension dans le désert, préférant se concentrer sur les régions du Nord, en renforçant le limes.