Histoire n Les grottes et les cavernes réparties à travers la wilaya d'Oran, actuellement abandonnées, ont été peuplées depuis le néolithique, selon des chercheurs. Les études qui ont ciblé ces grottes, dont celle du quartier populaire Haï Mahieddine (ex-Eckmühl) ont montré qu'Oran, qui s'appelait Ifri dans l'antiquité — caverne en berbère — a constitué, depuis la préhistoire, un refuge pour l'homme. Le chercheur Ourabah Massinissa, auteur d'un ouvrage intitulé Les grottes d'Oran, note que les fouilles réalisées par les historiens français, notamment Gabriel Carpiel et Doumergue, ont permis la découverte des outils utilisés par les hommes qui avaient habité ces grottes et ces cavernes dont le nombre dépasse la cinquantaine. M. Ourabah qui officie également en qualité de guide touristique, précise que ces sites sont implantées dans les communes d'Oran, Misserghine, El-Ançor, Bousfer, Aïn El-Turck, Gdyel,Tafraoui, Boutlelis et Oued Tlelat. «Ces habitations primaires qui diffèrent les unes des autres en fonction de la nature géologique de leur zone d'implantation, sont situées toutes à proximité de sources d'eau et de carrières», poursuit-il. «Ces sites qui accueillaient de nombreux visiteurs durant la période coloniale constituent un indice fiable de la présence de l'homme dans la région au cours de la préhistoire. Elles racontent avec force détails une période de l'histoire d'El-Bahia», ajoute-t-il. La section de préhistoire du musée national Ahmed-Zabana conserve de nombreux objets découverts au niveau des grottes de Aïn El-Guettara dans la forêt de M'sila, Dahr, Cuartel, Plein air, Nouazou, Polygone et les Troglodytes dans le mont Murdjadjo. «Les outils de différentes formes, qui remontent à la période néolithique, prouvent que l'homme qui commençait à faire preuve d'ingéniosité, s'en servait quotidiennement, notamment pour la chasse», indique la responsable de la section préhistoire du musée. Ces objets, faits de pierre taillée comme les flèches en silex, sont des coquilles de certains mollusques, des carapaces de tortues, des coquilles d'œufs d'autruche et un récipient en terre cuite bien conservé. Cela dit, les visiteurs des grottes peuvent constater leur état de dégradation, notamment la grotte Cuartel (caserne en espagnol), classée monument historique. Faute de protection, ce site situé non loin du lieudit Kouchet El-Djir (carrière de gypse) à Haï Mahieddine, s'est transformé en parc avicole entouré, de surcroît, par un bidonville. Cette grotte d'une profondeur de 13,6m et de 4 m de hauteur, dispose de 4 accès tous orientés vers le Sud et d'une galerie longue de 10 m parcourue d'ouverture d'un diamètre de 1,30 mètre. Découverte en 1890 par le chercheur Gabriel Carpiel, elle fut l'objet de fouilles réalisées de 1892 à 1893 par Doumergue et Lariol.