Cauchemar n Les secours irakiens poursuivent leurs recherches pour tenter de retrouver des personnes en vie sous les décombres au lendemain des attentats visant une secte minoritaire kurde. Plus de 375 personnes ont été blessées et 200 ont été tuées dans cette attaque comparée par un capitaine de l'armée irakienne à une explosion nucléaire. «Tout a été détruit. Les maisons, les bâtiments, les magasins. C'était horrible. Une tragédie. C'était comme une explosion nucléaire. Des personnes mortes partout .» L'attentat perpétré mardi, dernier, est le deuxième le plus meurtrier depuis le renversement de Saddam Hussein en 2003, selon Mohammed Waadallah, médecin de la province de Ninive où l'attentat a eu lieu. «A l'heure actuelle le bilan est de 200 morts mais il devrait s'alourdir, des corps étant encore sous les décombres», a affirmé pour sa part le ministre de la Santé du gouvernement local du Kurdistan irakien. Selon des responsables locaux et militaires irakiens, quatre camions piégés ont explosé dans les villages d'Al-Khataniyah et d'Al-Adnaniyah, essentiellement peuplés par la secte pré-islamique Yézidi. Jamal Fares, un soldat irakien qui a participé aux secours, raconte qu'il a découvert sa famille sous les décombres. «Je me suis précipité vers ma maison. Elle était détruite. J'ai commencé à chercher ma famille. Deux de mes enfants et deux de mes frères ont été tués», dit-il. L'homme ajoute que son oncle, sa femme et leurs six enfants sont morts. Selon le maire d'Al-Baaj au sud-ouest de Mossoul, les sept hôpitaux où les victimes ont été transportées, étaient submergés et les habitants affluaient pour faire don de leur sang. De son côté, l'armée américaine qui a fait état, hier, mercredi de 60 morts et de 5 camions piégés dans la série d'attentats, pointe du doigt la branche irakienne d'al-Qaïda. Le président irakien Jalal Talabani, un Kurde, a estimé quant à lui que les Yézidis, également kurdes, communauté ciblée par cezs attentats, étaient victimes d'une «guerre génocidaire lancée par les terroristes et les Takfiris (extrémistes)». Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, confronté à une grave crise politique en raison des dissensions entre partis sunnites et chiites a dénoncé, pour sa part, ce «crime ignoble» et affirmé que cela ne l'empêcherait pas de «poursuivre le processus politique». Pour la Ligue arabe, «la réconciliation nationale est le meilleur moyen pour échapper à la spirale de violence», une opinion partagée par Paris. Deux attentats à la voiture piégée sur des marchés très fréquentés ont, par ailleurs, fait hier mercredi au moins deux morts et treize blessés à Kirkouk au nord de Bagdad, selon le chef de la police locale.