Résumé de la 35e partie n Djazia joue avec son époux à une partie de sig genre de jeu d'échecs. L'enjeu est que celui qui gagne demande à l'autre de faire ce qu'il veut. Ben Ali Chérif gagne la première partie. La deuxième partie est engagée. Djazia fait semblant d'hésiter pour faire croire à son époux qu'il va la gagner. Mais au moment où il ne s'attend pas, elle fait entrer ses pions dans ses cases et ainsi, elle parvient à le battre. — J'ai gagné, dit la jeune femme. — Je sais ce que tu vas me demander, dit Ben Ali Chérif, mais je ne te laisserai pas partir chez toi ! Djazia rit. — Je vais te demander mieux que cela ! — Quoi donc ? dit le vieux chef, tu ne demandes pas à rentrer chez toi ? — Non, je veux te demander de faire ce que tu viens de me demander ! Ben Ali chérif pâlit. — Tu voudrais que je me déshabille ? — Oui, dit djazia. Or, elle sait que son mari a un corps difforme et qu'il répugne à le montrer devant elle. Si elle le voit nu, elle ne manquera pas, sa vie durant, de se moquer de lui. — Non, dit le vieux chef. — Comment cela, non, j'ai gagné et j'ai le droit d'exiger de toi ce que je veux ! — Je ne me déshabillerai pas ! — Alors, dit la jeune femme, je vais raconter à tous les Zénètes que tu manques à ta parole ! — Tu vas m'humilier ! — Alors déshabille-toi ! — Je ne peux pas, gémit-il, exige de moi autre chose, je promets de la faire ! — Si tu ne déshabilles pas, dit Djazia, je veux que tu me laisses rendre visite à ma famille ! — Demande autre chose ! — Non, tu choisis, ou tu te dénudes devant moi ou tu me laisses partir ! — Si je te laisse partir, tu risques de ne plus revenir ! — je te promets de revenir ! — Tu dois me le jurer ! — je le jure ! — alors, j'accepte ! Les jours suivants, Ben Ali chérif lui prépare son palanquin et la fait escorter par une troupe. Mais en cours de route, Djazia se ravise. — J'ai oublié mon peigne en ivoire, dit-elle, celui que mon époux m'a offert pour notre mariage. Elle retourne donc chez les Zénètes et prend le peigne. — C'est ton cadeau de noces, dit-elle à son époux, je ne peux pas m'en séparer ! Celui-ci, très ému, la laisse partir. Il ne sait pas que ce peigne est un subterfuge de Djazia : en retournant dans la tribu, elle s'est déliée de son serment de revenir. Elle est restée un moment et elle est repartie, Ben Ali Chérif ne lui ayant pas fait renouveler la promesse de revenir ! (à suivre...)