Résumé de la 12e partie n Dhiyab, une fois de plus, s'en sort par sa perspicacité. Il va voir Djazia en secret. Mais il refuse de l'enlever. Les jours et les mois passent. Depuis que Dhiyab est parti, il n'a plus donné signe de vie. Djazia est restée auprès de son époux, mais elle espère secrètement que Dhiyab reviendra un jour et qu'il l'emmènera. Cette année-là fut une mauvaise récolte à cause de la sécheresse. Les champs des Zénètes se sont montrés chiches en grain, des centaines de bêtes sont mortes. Il y a à peine de quoi nourrir la tribu, pas question donc de se montrer généreux avec les Hilaliens, et de leur livrer, comme durant les années de prospérité, des vivres. Cependant, les Hilaliens, victimes de la sécheresse, ont faim, et les vivres que les Zénètes envoient habituellement tardent à arriver. Le cheikh Ghanem ne cesse d'envoyer des émissaires aux Berbères, leur demandant du secours. Djazia presse son époux d'envoyer des vivres. Mais elle finit par comprendre qu'il n'enverra rien à sa tribu, celle-ci, risquant même la famine. Djazia considère alors que, puisque son mari n'honore pas sa promesse d'aider sa tribu, elle est déliée de son engagement avec lui. Elle veut retourner dans sa tribu, mais elle sait que le Berbère ne la laissera pas partir. Certes, il n'est pas très malin, mais il doit savoir que s'il ne livre pas de nourriture aux Hilaliens, ceux-ci voudront reprendre Djazia. — J'ai la nostalgie de ma famille, dit la jeune femme, qui prend un air triste — Tu me crois naïf à ce point ? Si tu pars chez toi, tu ne reviendras plus ici ! — Ma tribu a passé un accord avec toi ! — Je le sais, mais cette année, je n'ai pas livré de vivres à ta tribu... Ta tribu elle-même voudrait te reprendre pour te vendre à quelqu'un d'autre ! Djazia ne dit plus rien. Mais elle revient à la charge les jours suivants : peut-être qu'en cassant la tête à son mari, celui-ci acceptera de la laisser rendre visite à sa famille. Cependant, Djazia connaît la passion de son époux pour le jeu dit du sig : c'est une sorte de jeu d'échecs qui se joue à deux ou plusieurs joueurs. Le jeu consiste pour chacun de faire entrer ses pions dans les cases de l'autre. Son époux a proposé à plusieurs reprises à Djazia de jouer avec lui, mais elle a refusé, trouvant ce jeu débile. Aussi le Zénète est-il étonné quand elle vient lui proposer une partie de sig. — Tu veux vraiment jouer avec moi ? Et quel sera l'enjeu ? — Si je gagne tu me laisseras rendre visite à ma famille, si je perds, je ne te reparlerai plus de cela ! — D'accord. Ils jouent pendant plusieurs heures. A la fin, Djazia sort victorieuse. — Je te laisse partir, mais tu dois jurer de revenir ! Elle jure et il la laisse partir. Mais en cours de route, Djazia se ravise : elle a oublié son peigne. Elle retourne donc chez les Zénète et prend le peigne. — C'est ton cadeau de noces, dit-elle à son époux, je ne peux m'en séparer ! Celui-ci, très ému, la laisse partir. Il ne sait pas que ce peigne est un subterfuge de Djazia : en retournant dans la tribu, elle s'est déliée de son serment de revenir. Elle est restée un moment et elle est repartie, son époux ne lui ayant pas fait renouveler la promesse de revenir ! (à suivre...)