Les supports les plus connus du bleu sont le ciel et la mer, c'est-à-dire, dans la conception des anciens, deux éléments naturels opposés : l'air et l'eau, la légèreté et la profondeur, le fugitif et le concret. C'est pourquoi, dans de nombreuses cultures, le bleu est associé à l'infini, à l'au-delà, les grands espaces... Dans les religions anciennes, la couleur bleue était valorisée. Ainsi, dans l'Egypte ancienne, les scènes de l'Au-delà, figurant dans les temples ou sur les sarcophages étaient recouvertes d'un enduit bleu clair, couleur de l'immortalité. Les Grecs associaient le bleu à Chronos, le dieu du Temps, qui était aussi le maître des destinées. Chez les bouddhistes, c'est la couleur de la transcendance et de la méditation. Cependant, il n'en a pas toujours été ainsi, puisque, en Occident, par exemple, le bleu a longtemps été une couleur néfaste. Ainsi, les Romains redoutaient cette couleur, parce que les Barbares, quand ils les attaquaient, se peignaient le corps en bleu pour effrayer leurs adversaires et, profitant de l'effet de surprise, les massacraient. Cette tradition d'un bleu néfaste s'est perpétuée en Europe jusqu'au XIIe siècle, date à laquelle, l'église a changé d'optique et fait de la couleur bleue la couleur de la Vierge Marie, l'associant ainsi à la pureté et à la piété. En fait, l'Eglise ne faisait que reprendre le symbole que, dans la tradition astrologique, donc, païenne, on associait au signe de la Vierge. Le bleu devait ainsi se répandre, dans l'habillement, l'art, les armoiries…