Si dans certaines langues, il n'y a pas de désignation propre pour le bleu, dans d'autres, le bleu et confondu avec le vert. On peut citer ici l'exemple du berbère qui, à l'origine, possédait un seul terme, azegzaw/aziza, renvoyant aux deux couleurs. Puis la langue a distingué les deux couleurs, réservant azegzaw pour le bleu et proposant adal pour le verbe, mot signifiant, à l'origine «mousse». L'arabe maghrébin a reproduit ce schéma : zreg désignait à l'origine le bleu et le vert, bien qu'il existe, en arabe classique, une dénomination pour le vert, akhdar. Ces distinctions ne sont, en fait, que linguistiques, puisque l'œil d'un Maghrébin, comme les yeux des autres peuples, distingue bien le vert du bleu. Et les symboles diffèrent, bien entendu, en fonction des objets colorés. Dans beaucoup de cultures, anciennes ou modernes, le bleu est souvent associé au ciel, symbole d'élévation et de plénitude. Dans l'Egypte ancienne, les scènes de l'au-delà, figurant dans les nécropoles, étaient recouvertes d'un enduit bleu clair. Les Egyptiens considéraient aussi le bleu comme la couleur de la vérité. Chez les Grecs, le bleu était la couleur de Chronos, le maître du temps, donc des destinées humaines. Dans la tradition bouddhique, c'est le symbole de la sagesse transcendante et de la potentialité. La tradition chinoise fait également du bleu un principe positif, en en faisant la couleur du yang, principe fondamental qui correspond au mouvement et à l'activité. Mais comme c'est aussi la couleur du ciel obscur, il est associé à l'univers des morts.