Comme le bleu est la couleur du ciel, il symbolise donc, dans de nombreuses civilisations, l?immensité, la profondeur, l?élévation spirituelle et, parfois, le monde des esprits. Dans l?Egypte ancienne, les scènes de l?au-delà figurant dans les nécropoles étaient recouvertes d?un enduit bleu clair. Les Egyptiens considéraient aussi le bleu comme la couleur de la vérité. Chez les Grecs, le bleu était la couleur de Chronos, le maître du temps, donc des destinées humaines. Dans la tradition bouddhique, c?est le symbole de la sagesse transcendante et de la potentialité. La tradition chinoise fait également du bleu un principe positif en en faisant la couleur du yang, principe fondamental qui correspond au mouvement et à l?activité. Mais comme c?est aussi la couleur du ciel obscur, il est associé à l?univers des morts, au monde du non manifesté. Dans la tradition musulmane, le bleu est une couleur néfaste. Le pluriel de azraq (bleu), zaraqim, désignait les serpents, bêtes fourbes et cruelles. Le Coran utilise le mot dans le sens de «hagard» pour décrire le visage des mécréants au jour du Jugement : «Quand la trompette retentira, les criminels, devenus bleus, seront rassemblés.» (Sourate 20, v. 102). Devenir bleu en rêve est donc un mauvais signe : cela signifie qu?on s?est rendu coupable d?une vilenie. Porter des vêtements bleus, entrer dans une maison peinte en bleu sont des mauvais présages. Mais le bleu n?est pas une couleur totalement négative puisque couleur du ciel, donc représentation de l?élévation et de la transcendance ; le fait d?être soulevé en l?air, dans les rêves, annonce une élévation sociale ou spirituelle.