A en croire les spécialistes, un tremblement de terre de magnitude égale ou supérieure à 6,8 tel que celui qui a frappé Boumerdès en 2003, ne pourrait se reproduire dans cette région avant 70 ans. Selon l'explication scientifique avancée par m. Djellit, docteur en géologie, «toute l'énergie, qui a été accumulée durant le dernier cycle, a été libérée lors du séisme de mai 2003». Le tremblement de terre de Boumerdès de 2003 de magnitude 6,8 sur l'échelle de Richter et qui a fait plus de 2 000 morts, avait créé une véritable panique car il a été suivi par plus de 3 000 répliques dont deux supérieures à 5 sur l'échelle de Richter. Les conséquences de cette psychose sont toujours présentes parmi la population de cette région. A la moindre secousse, c'est tout le monde qui craint le pire. Cependant certains spécialistes algériens affirment qu'un tremblement de terre de cette magnitude (6,8), ou supérieure, ne frapperait pas cette région avant 70 ans. Une explication scientifique avancée par le Dr Djellit, docteur en géologie et spécialiste en déformation de la croûte terrestre au Craag. Selon lui, «toute l'énergie, qui a été accumulée durant le dernier cycle, a été libérée lors du séisme de mai 2003». Il explique ce fait par ce que les spécialistes appellent les «cycles» sismiques. «Les géologues et les sismologues peuvent bâtir des tables de probabilités : un tel séisme de telle force se produira dans telle région d'ici 10 à 230 ans, selon la composition des plaques tectoniques et de l'importance des failles», explique le Dr Djellit, qui souligne que ces informations sont avancées selon des connaissances géologiques. «L'énergie de l'actuel cycle s'est définitivement libérée, assure-t-il, et on ne peut s'attendre à un séisme de la même magnitude avant 2070». Pour sa part, son homologue, le Dr Bonatéro avance que si la région de Boumerdès et de Thénia sera probablement épargnée pour un certain moment, les régions limitrophes comme Blida ne sont pas concernées par ces hypothèses scientifiques. Selon lui, cette localité (Blida) et toute la côte algéroise (de Boumerdès jusqu'à Tipaza) se trouvent sur «une faille dormante» qui pourrait être active à tout moment. Le Dr Bonatéro nous a révélé qu'une équipe japonaise qui a entamé des études après le tremblement de terre dans les régions de Boumerdès et Zemmouri a conclu que deux énergies ont été libérées lors du séisme de mai 2003. «C'est-à-dire qu'il y a eu deux épicentres. La preuve, souligne-t-il, c'est qu'il y a eu deux secousses similaires avec 9 secondes d'intervalle mais on n'a pas pu les distinguer car le premier séisme de Boumerdès a duré 18 secondes, c'est-à-dire que le deuxième a été déclenché alors que le premier était toujours en activité.» Cette réalité, selon le Dr Bonatéro, est toujours ignorée par beaucoup de gens et niée par certains spécialistes.