Régression n Au moment où notre équipe nationale affrontera le Brésil avec une sélection à forte connotation professionnelle, la saison footballistique va démarrer, mais sans le championnat de la catégorie espoirs. Lors de sa sortie médiatique, au forum d'Ech'chibek, le président de la Ligue nationale de football (LNF) n'a pas soufflé mot sur le championnat de la catégorie espoirs qui a été reporté aux calendes grecques. La réforme tant souhaitée par le Directeur technique national (DTN) version Fédération algérienne de football (FAF), Fodil Tikanouine, n'aura pas lieu cette saison. Peut-être la saison prochaine, et ce n'est pas sûr car vu l'évolution des choses lorsqu'il s'agit de mettre en place les fondements d'un développement ou de relancer une discipline en déperdition, toutes les barrières se dressent soudainement. La raison invoquée par la LNF pour différer ce championnat est l'absence des terrains de domiciliation. Et pourtant, la formule d'il y a quelques années, celle de faire jouer les espoirs en ouverture des seniors, peut être aisément remise au goût du jour si chaque partie y mettait du sien car il y va de l'avenir de notre football. Au fond, les clubs, qui n'hésitent nullement à débourser des centaines de millions pour le recrutement (l'USM Annaba en est déjà à 23 milliards de centimes de dépenses entre primes de signatures et préparation d'avant saison), sont chiches lorsqu'il s'agit de leurs jeunes catégories. En effet, le fait d'associer l'équipe-espoir à l'équipe A cela doublerait en quelque sorte certains postes de dépenses, notamment les frais de déplacements, de restauration et d'hébergement lors des matchs à l'extérieur. La solution alors ? Faire jouer le championnat espoirs dans des limites régionales, histoire de réduire les dépenses, c'est possible, mais cela ne cadre pas avec la vision et le projet de la DTN qui veut un niveau plus relevé et une compétitivité proche de celle des équipes A. Déjà qu'avec les meilleurs joueurs évoluant comme titulaires dans leurs clubs respectifs, la sélection nationale espoirs n'a même pas réussi, chez elle, à passer le premier tour des récents jeux Africains d'Alger, qu'en sera-t-il à l'avenir lorsque même l'Ethiopie est capable de nous barrer la route du premier tour des éliminatoires des jeux Olympiques ? Cela n'augure rien de prometteur d'autant qu'il est paradoxal d'éclater les deux catégories - cadets et juniors - en niveaux A et B et puis enlever le maillon naturel qui assure le passage vers l'équipe première, en l'occurrence l'équipe espoirs. Et si on rajoute à ce décor l'absence d'équipes réserves, comme cela est de mise dans les clubs et championnats professionnels d'Europe par exemple, et la pratique peu courante des prêts interclubs, la déperdition ne peut être que plus grande à ce niveau crucial de la pratique footballistique. Les pouvoirs publics et les clubs auraient pu trouver une formule partagée pour sauver cette catégorie et lancer le championnat espoirs, mais apparemment les soucis des uns et les intérêts des autres se trouvent bien ailleurs que d'investir dans l'avenir.