Nouveautés n Pour la traditionnelle rentrée littéraire en France, les éditeurs en font des tonnes : 727 romans français et étrangers – 43 de plus que l'an dernier -– arrivent en librairie avec des auteurs phares qui se frottent cet automne à l'actualité et à la marche du monde. En 2006, le succès foudroyant des Bienveillantes de l'Américain Jonathan Littell – qui a obtenu le prix Goncourt, la plus haute distinction littéraire en France, et a été naturalisé français – avait monopolisé les ventes (plus de 600 000 exemplaires) et l'attention des lecteurs. Plusieurs éditeurs avaient alors dénoncé la concentration massive des sorties en quelques semaines, mais tous répondent à nouveau présents. Pour cette rentrée, la littérature étrangère arrive aussi en force. Avec pour têtes d'affiche, Norman Mailer, auteur d'une «biographie romancée d'Hitler» Un château en forêt (Plon) ou Günter Grass, avec Pelures d'oignon (Seuil), ses souvenirs de jeunesse qui ont fait scandale en 2006 lors de leur sortie en Allemagne. Parmi les 493 romans français, le cru 2007 voit s'affirmer une génération d'auteurs exigeants, aux côtés des éternels «poids lourds» de l'édition. Au commencement, il y a Yasmina Reza. Dès vendredi, l'auteur vedette de pièces de théâtre traduites dans plus de 35 langues donne le coup d'envoi avec la sortie de L'aube le soir ou la nuit (Flammarion), un roman-reportage sur la campagne électorale de Nicolas Sarkozy, qu'elle a suivie pendant près d'un an. Un texte annoncé comme «très littéraire» – c'est-à-dire, en course pour les prix de l'automne – tiré d'emblée à 100 000 exemplaires. Egalement en première ligne, Olivier Adam publie à 33 ans son septième livre : A l'abri de rien (L'Olivier), une plongée dans la misère des réfugiés de Sangatte, auxquels Marie, jeune femme un peu perdue, décide de porter secours. Dans Fin de l'histoire (Verticales), François Bégaudeau évoque la détention de Florence Aubenas. Benoît Duteurtre, observateur malicieux de la société, décrit un monde ultra-sécurisé dans La cité heureuse (Fayard). Eric Reinhardt s'attaque à la classe moyenne dans Cendrillon (Stock) et Marie Darrieussecq raconte dans Tom est mort (P.O.L) le deuil après la mort d'un enfant. Déjà repérés par le public et les jurys littéraires, tous confirment leur place dans la galaxie du roman français, aux côtés de Philippe Claudel Le rapport de Brodeck, (Stock) ou Clémence Boulouque Nuit ouverte (Flammarion). D'autres, plus expérimentés, sont fidèles au rendez-vous de septembre. Pas de rentrée sans Amélie Nothomb : 16 romans en 15 ans. Dans Ni d'Eve ni d'Adam (Albin Michel), la Nothomb retourne au Japon, où elle avait déjà situé l'action de l'un de ses meilleurs livres, Stupeur et tremblements (Grand prix du roman de l'Académie française). Pierre Assouline Le portrait, (Gallimard), Dominique Schneidre Ce qu'en dit James, (Seuil) ou Jean Hatzfeld La stratégie des antilopes, (Seuil) comptent également parmi les pointures de la rentrée. Patrick Besson livre avec Belle-sœur (Fayard) un élégant roman psychologique. Et les frères Poivre d'Arvor pointent à nouveau la tête à l'approche de la saison des prix J'ai tant rêvé de toi, (Albin Michel).