Résumé de la 2e partie n Guthrie, décide d'abandonner le théâtre. Mme Famann, la propriétaire, une fervente spirite, qui lui demande d'envoyer la lettre qu'il a écrite. Et La Route de Douvres devient le premier brillant succès de Guthrie. Le guéridon avait donc bien eu raison de l'inciter à expédier la lettre écrite dans un moment de rage et de frustration. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Guthrie, occupé par sa toute nouvelle carrière, continuellement en voyage, n'oublie pas Mme Famann, la propriétaire médium. Il lui rend parfois visite, lui fait parvenir des places de théâtre. Un jour, la presse annonce son nouveau projet : monter Jézabel avec, en vedette, la grande, l'irrésistible TaIlulah Bankhead. Mme Famann se manifeste par une petite lettre : «Renoncez à Jézabel ! Miss Bankhead ne jouera jamais votre pièce.» Guthrie se dit : «Elle est bien gentille, Mme Famann, mais là elle exagère un peu.» Deux jours plus tard, Tallulah Bankhead tombe malade. Impossible pour elle de jouer le rôle principal de Jézabel. Guthrie ne veut pas renoncer. Aussitôt, il engage une autre grande vedette de Broadway, Myriam Hopkins. C'est le «four» le plus noir de sa toute jeune carrière… Mme Famann avait raison. Quand Guthrie veut la contacter pour la remercier, elle est introuvable : elle est partie sans laisser d'adresse. Mais Guthrie a du talent. Un échec peut l'abattre. Cela ne suffit pas à briser sa carrière. Il continue à monter des spectacles, à connaître des succès. Il épouse Kitty, une grande comédienne qui triomphe à Broadway. Le couple est heureux. Un jour, on apporte une nouvelle pièce à Guthrie : Les Barett de Wimpole Street. Cette pièce, tirée du roman de l'Anglais Rudolf Bezier, a été proposée à vingt-sept producteurs qui l'ont tous refusée comme un seuI homme. Kitty lit Les Barrett et trouve cela excellent : — Tu devrais monter cette pièce. Et je pourrais jouer le rôle principal. Le projet prend corps. Non sans difficultés. Kitty n'est pas tout à fait le personnage, mais elle est séduite par l'idée de travailler dans la même production que son époux. Cependant les choses tournent mal. Les répétitions sont l'occasion de nombreuses frictions entre les comédiens principaux. Guthrie tombe malade et doit rester huit jours au lit. Quand il réapparaît au théâtre, Kitty est découragée : — Je renonce, chérie ! Trouve quelqu'un d'autre. Guthrie est, lui aussi, à bout de nerfs : — Kitty, si tu abandonnes, tout tombe à l'eau. Ce sont nos deux noms sur la même affiche qui attireront le public. C'est à ce moment que la secrétaire de Guthrie intervient : — Monsieur, une dame vous demande au téléphone. Elle dit qu'elle est une amie et que c'est très important. — Une amie ? Quelle amie ? Elle tombe bien celle-là ! Qu'est-ce qu'elle me veut ? Au bout du fil, la voix féminine lui dit, sans même avoir la politesse de se présenter : — Guthrie, le projet que vous avez en cours est très important. Ne lâchez pas. Ce sera le plus grand succès de votre carrière ! Madame Famann. Mais comment avez-vous eu mon numéro personnel ? Elle a raccroché. Guthrie reste un moment songeur au téléphone. Et il lance : — Allez, au travail. On est dans Les Barrett. On va jouer Les Barrett. Les Barrett de Wimpole Street sont donc montés, avec Kitty dans le rôle principal. Et c'est un énorme succès. La troupe, après Broadway, parcourt les Etats-Unis dans tous les sens. Puis, pendant la Seconde Guerre mondiale, Les Barrett sont joués en France, en Italie, en Hollande pour les troupes américaines. La tournée, prévue pour huit semaines, se prolonge huit mois. Guthrie Mc Clintic connaît le plus grand triomphe de sa carrière avec Kitty son épouse, plus connue sous le nom de Katharine Cornell, l'équivalent américain de notre grande Edwige Feuillère. Mais Mme Famann ne s'est plus jamais manifestée (à suivre...)