Dans la plupart des religions, les damnés auront le teint sombre, couleur de leurs péchés, à l'opposé des bienheureux qui seront lumineux. Dans les contes et légendes de nombreux pays, le noir symbolise la laideur et la méchanceté : c'est le teint ou les vêtements des sorciers, des magiciens, des démons et des animaux maléfiques. Le noir, c'est aussi la couleur de la guerre et de la violence. Ainsi, dans la civilisation musulmane, les armées chiites avaient des étendards noirs. Dans l'histoire de la marine, le drapeau noir est l'emblème des pirates : sa vue, sur les océans, provoquait la panique. Cependant, le noir n'est pas une couleur totalement négative. Dans beaucoup de pays, on l'emploie, dans une sorte de magie préventive, pour lutter contre la sorcellerie et le mauvais œil. Ainsi, dans les opérations de désenvoûtement, on sacrifie souvent des animaux de couleur noire, coqs, boucs, etc., parce qu'on pense qu'ils recèlent en eux, une force capable de contrecarrer le mal que l'on veut combattre. En Algérie, les mots signifiant «noir», en berbère comme en arabe, sont utilisés comme prénoms, pour combattre le mauvais œil : Akli, Lekhel, Lesoued, Lossif, noms d'esclaves, que nous croyons à l'abri de la maladie et même de la mort. Nous verrons que dans la langue arabe, le mot qui signifie «noir» dérive d'une racine, qui signifie aussi «puissance, force». Et aujourd'hui, le noir est même à la mode : les robes de soirée noires, les voitures noires, les manteaux noirs, symbolisent le luxe et la richesse...