Diagnostic n Des travaux de réaménagement qui durent et perdurent. Des unités qui ne fonctionnent pas : l'hôpital est malade. Plusieurs services du Centre hospitalo-universitaire Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou ne fonctionnent pas pleinement ou sont tout simplement fermés en raison de travaux d'aménagement qui y sont effectués. Une situation qui pénalise le malade qui se voit, de ce fait, orienté vers le privé avec ce que cela induit comme dépense lorsqu'on sait les tarifs exorbitants pratiqués par ce secteur. Une situation qui est également contestée par la coordination intersyndicale constituée des syndicats autonomes des travailleurs et des paramédicaux. Dans un rapport sur la situation qui prévaut au sein de l'établissement sanitaire et qui a été adressé au ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, cette coordination dresse un tableau noir de l'hôpital. Dans ce document dont nous avons obtenu une copie, ce sont particulièrement les services de l'unité Belloua qui sont concernés comme c'est le cas de l'ophtalmologie fermée depuis 2005 pour des travaux de réaménagement qui tardent à être achevés. Les malades n'ont devant eux que le secteur privé pour se soigner. Un quinquagénaire qui souffrait d'une cataracte, témoigne qu'après avoir attendu vainement que le service ouvre tel qu'on n'a pas cessé de le lui promettre, il a dû se résigner à se rendre chez un privé pour subir une intervention qui lui a coûté pas moins de 30 000 DA. Le bloc opératoire du service ORL, est également fermé depuis 2005 à ce jour pour travaux. Au niveau du CHU, l'unité de dermatologie est logée à la même enseigne. Les travaux entamés depuis juin 2006 sont toujours en cours et les interventions chirurgicales et la consultation sont suspendues au grand dam des patients. Le service de réanimation médicale est également fermé pour travaux, quant à celui de la radiologie, la coordination intersyndicale signale que les deux scanners «sont souvent en panne» quant au mammographe acheté il y a de cela 18 mois, il n'est même pas déballé et la période de sa garantie est dépassée». Par ailleurs, d'autres services ont vu leur capacité réduite, déplorent les deux syndicats. C'est le cas de celui de psychiatrie qui est passé de 41 lits à 8 seulement. Le service dermatologie de l'unité de Belloua d'une capacité de 32 lits «n'assure plus que des consultations qui sont assurées par un médecin généraliste», ajoutent les rédacteurs du rapport. Face à la lenteur des travaux de réaménagement des services du CHU, ce sont les malades qui sont pénalisés car contraints de débourser de grosses sommes pour se soigner chez le privé. Les familles à faible ou moyen revenu n'ont qu'à attendre au risque de voir leur maladie se compliquer.