Clôture Une Année de l?Algérie en France a pris fin le 30 décembre à Bercy. D?autres manifestations culturelles et quelques animations artistiques se poursuivront toutefois au-delà de l?année 2003. Pendant une année, Djazaïr était un immense espace d?expression pour les artistes, auteurs et intellectuels. La rencontre inédite entre les deux peuples et les deux sociétés a permis également un forum des idées dans lequel s?est inscrit le débat et amorcé le dialogue, assurant une meilleure connaissance et une meilleure compréhension des cultures. Selon monseigneur Henri Teissier, archevêque d?Alger, «cette initiative a permis d?assurer une meilleure communication entre les deux peuples. (?) Les relations se sont consolidées et multipliées entre différentes personnes de bonne volonté». L?Année de l?Algérie en France a créé non seulement un canal invitant les différents acteurs des deux pôles à venir communiquer et discuter, mais aussi un véhicule favorisant l?échange et le partenariat franco-algérien dans le domaine culturel et dans bien d?autres domaines, dont l?économique. Une année plus tard, que reste-t-il de Djazaïr 2003 ? Pour certains, un souvenir, pour d?autres, une expérience, grande et enrichissante. Une expérience parce que Djazaïr 2003 a permis à tant d?Algériens et de Français de créer un lieu de rencontre, dans lequel ils se sont réunis pour faire connaissance, se comprendre, comprendre l?altérité de l?autre, son fonctionnement, ses différents modes d?expression, ses couleurs et ses accents, ses tonalités et ses inspirations. Une compréhension mutuelle qui les a rapprochés, qui les a amenés non pas à disputer, mais à partager un même espace, dans la fraternité et l?amitié, dans le respect et l?acceptation de l?autre et à s?épouser sans pour autant s?aliéner ou bien encore s?effacer. Djazaïr 2003 n?est pas seulement une rencontre entre l?Algérie et la France, entre les deux rives de la Méditerranée, mais aussi un rapprochement, un renforcement des liens entre le Nord et le Sud, entre l?Occident et l?Orient. Un Orient représenté par l?Algérie et un Occident incarné par la France, deux protagonistes, deux acteurs qui, par leur souci d?apporter la paix dans le monde, créent un forum pour amorcer un dialogue en invitant les autres communautés à participer aux discussions et aux échanges, à confronter, en toute liberté, leurs cultures et, en toute transparence, présenter, suggérer sans imposer, leurs idées, sans refus ni ostracisme, mépris ou discrimination. L?art, la philosophie, la science, les lettres, en somme la culture aide les communautés à renoncer à leurs querelles et à leurs rivalités, à tourner la page de leur histoire pour en écrire une autre, neuve et de qualité, et donc à se réconcilier. La culture aide l?Orient et l?Occident à se recueillir dans l?humilité autour d?un même dessein : instaurer la paix par la tolérance, générée et soutenue par le dialogue ouvert des cultures. Le dialogue des cultures, donc des civilisations, encourage l?échange et favorise la naissance non pas d?un mondialisme au sens économique du terme féroce et ségrégatif, qui privilégiera le riche et exploitera et étouffera le pauvre, mais l?émergence d?un universalisme et d?un humanisme évoluant dans un intellectualisme positif érigé en philosophie pour orienter l?humanité vers l?avenir et l?éclairer sur son devenir. Djazaïr 2003 est riche d?enseignements et nous encourage à aller de l?avant, à faire cet effort de réflexion sur notre existence mutuelle, pour nous éclairer sur une nouvelle manière de concevoir et de concrétiser des relations futures qui nous dirigeraient vers un avenir meilleur sur les plans économique, social, culturel et scientifique. Djazaïr 2003 devrait être le commencement, le renouveau. Une nouvelle manière d?être, d?exister, de voir, d?écouter, de parler, de penser, de ressentir, de se comporter, d?agir, d?imaginer, de créer, de tisser et d?entretenir les meilleurs rapports.