Pressions n Il est critiqué par les islamistes qui ne veulent pas lui pardonner son pro-américanisme, mais aussi sa bavure de la mosquée Rouge et harcelé par ses opposants pour qu'il renonce à son poste de chef des armées. La Cour suprême du Pakistan a indiqué ce mercredi qu'elle était prête à examiner un recours contre le fait que le président Pervez Musharraf conserve la tête des armées, l'un des points d'achoppement avec l'opposition à quelques semaines de la présidentielle. La requête a été déposée par Qazi Hussain Ahmed, à la tête de la principale alliance des partis fondamentalistes . «La plainte est prête à être examinée», a indiqué le juge Javed Iqbal. «Le peuple en a assez de ce régime militaire dictatorial et inconstitutionnel», a déclaré M. Ahmed, affirmant que «nous sommes les représentants authentiques du peuple». Dans sa plainte, M. Ahmed estime que, selon les dispositions légales, le président Musharraf ne devait plus être chef des armées depuis 2001 et qu'il était, de surcroît, inéligible pour conserver ce poste au-delà de son 60e anniversaire, soit en août 2003. Par ailleurs, le général Musharraf aurait rompu une promesse faite en 2004 selon laquelle il quitterait son uniforme. Cette question de la fonction de commandant en chef des armées du président Musharraf est le principal sujet de conflit avec l'opposition pakistanaise. Musharraf, de plus en plus contesté, aurait accepté de renoncer à demeurer chef des armées avant de se présenter à l'élection présidentielle prévue entre la mi-septembre et la mi-octobre, a affirmé l'ex-Premier ministre en exil Benazir Bhutto, dans un entretien au Daily Telegraph publié ce mercredi. La veille, un ministre et un député du parti au pouvoir avaient démissionné pour protester contre la volonté du président Musharraf de se présenter à l'élection présidentielle en restant chef de l'armée. Le général Musharraf, qui a pris le pouvoir par un coup d'Etat sans effusion de sang en octobre 1999, veut être réélu président par les assemblées nationale et provinciales, tout en gardant son uniforme. Contesté, il est encore plus fragilisé par le retour d'exil de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, autorisé la semaine dernière par la Cour suprême. Le 20 juillet déjà, la Cour avait imposé le rétablissement dans ses fonctions de son président, le juge Chaudhry, suspendu début mars par le chef de l'Etat qui l'accusait de fautes professionnelles et d'abus de pouvoir. Selon l'opposition, M. Musharraf tentait de l'évincer parce que le magistrat avait invoqué la Constitution pour expliquer que le général Musharraf ne pouvait se représenter à la présidentielle en uniforme.