De plus en plus de pays arabo-musulmans basculent vers le week-end universel (samedi-dimanche) ou vers le week-end « aménagé » (vendredi-samedi), contraints de s'adapter au commerce international. Seuls quatre pays restent encore cramponnés pour le repos hebdomadaire au jeudi-vendredi : l'Arabie Saoudite, Oman, la Lybie et l'Algérie. Officiellement depuis hier, c'est le Koweït qui a changé de week-end, optant pour le vendredi-samedi. Il emboîte le pas aux Emirates arabes unis, au Bahrein et au Qatar qui eux l'ont fait l'année dernière. Le secteur privé koweitien n'est pas obligé d'appliquer la décision prise en mai par le gouvernement, dont la mise en œuvre avait été reportée sur recommandation du Parlement. Dans les faits, la plupart des banques et entreprises du secteur pétrolier koweitien avaient devancé cette réforme en faisant travailler leurs salariés le jeudi pour être plus près du rythme des grands marchés internationaux qui ferment le samedi et le dimanche. En Algérie, le passage au week-end universel fait débat. Instauré en 1976, le repos hebdomadaire du jeudi et vendredi, en dépit des préjudices énormes qu'il occasionne, notamment du point de vue économique, ne semble cependant pas pousser les responsables à le remettre en question, à l'image de la plupart des pays arabes. L'argument religieux est toujours brandi et sert d'alibi, alors que la prière et les prêches du vendredi ne nécessitent qu'une portion infime de temps. La firme Mittal Steel a récemment fait le pas, en faisant du vendredi et samedi les jours du repos hebdomadaire. De toutes les manières, notre pays reste le seul pays du Maghreb à faire cavalier seul, voire même ruineux financièrement, puisque des études évaluent les pertes entre 500 et 700 millions de dollars par an. Devant un tel constat, le dogme, l'idéologie ou le conservatisme frileux doivent s'effriter et céder la place au pragmatisme. Le retour au week-end universel ou à une solution apparentée ou proche, est appelé à faire boule de neige. R. I.