Résumé de 69e partie n Lally se rend compte que la «pièce» où elle avait l'habitude de se réfugier est squattée. Des larmes d'amertume lui jaillirent des yeux. Ils avaient pris sa pièce ! Son aptitude à faire face prit alors le dessus. Ils allaient voir ! Elle allait s'en débarrasser ! Elle monterait la garde, et quand elle serait sûre qu'il était parti, elle entrerait dans la pièce et préviendrait la fille que les flics les avaient découverts et qu'ils venaient les arrêter. ?a les ferait déguerpir. Lui avait l'air mauvais, mais la fille n'était pas le genre à traîner dans les gares. C'était peut-être une sorte de jeu pour elle. Elle ficherait le camp en vitesse et lui avec. Sombrement satisfaite à l'idée de duper les importuns, Lally fit demi-tour et monta dans la salle d'attente. Elle imaginait la fille étendue sur le lit en attendant que son petit ami lui apporte son petit déjeuner. «T'en fais pas, ma belle, pensa-t-elle, tu vas en avoir de la compagnie.» Steve, Hugh, les Lufts et l'agent Hank Lamont étaient assis à la table de la salle à manger. Dora Lufts venait d'apporter un pot de café et des petits pains au maïs tout frais. Steve leur jeta un regard dénué d'intérêt. Il appuyait son menton dans le creux de sa main. L'autre soir, Neil lui avait justement fait remarquer : «Tu me dis toujours de ne pas mettre mes coudes sur la table et tu le fais tout le temps, papa.» Il chassa le souvenir. Cela ne servait à rien. A rien. Il fallait rester concentré sur ce qui pouvait être fait. Il observa Bill Lufts. De toute évidence, Bill s'était consolé dans l'alcool, cette nuit. Il avait les yeux injectés de sang et ses mains tremblaient. Ils venaient d'écouter le dix-neuvième mot de l'enregistrement du coup de téléphone. Etouffée, indistincte, la voix était méconnaissable. Hugh avait repassé trois fois la bande avant de l'arrêter. «Bon, nous allons l'apporter à Mme Perry dès que son mari nous appellera et nous verrons ce qu'elle en pense. A présent, il est extrêmement important que nous mettions certaines choses au point.» Il consulta la liste devant lui. «D'abord, un agent restera dans la maison vingt-quatre heures sur vingt-quatre, jusqu'à ce que tout soit réglé. Je pense que l'homme qui se fait nommer Renard est trop malin pour téléphoner ici ou chez les Perry. Il se doutera qu'ils sont sur écoute. Mais il y a toujours une chance... — M. Peterson doit se rendre à New York ; si le téléphone sonne, madame Lufts, vous répondrez immédiatement. L'agent Lamont prendra le second poste qui est également sur écoute. Au cas où le ravisseur appellerait, il ne faudrait pas perdre votre sang-froid. Vous essaierez de le garder en ligne le plus longtemps possible. Vous en sentez-vous capable ? — Je ferai de mon mieux, balbutia Dora — Avez-vous prévenu l'école que Neil était malade ? — Oui. A huit heures trente exactement, comme vous me l'avez indiqué. — Bon.» Hugh se tourna vers Steve. «Avez-vous prévenu votre bureau, monsieur Peterson ? — Oui. Le directeur m'avait conseillé d'éloigner Neil quelques jours pour lui épargner l'exécution de Thompson, demain. J'ai laissé un message disant que je partais.» (à suivre...)