Constat n Il est évident que le secteur culturel souffre d'ankylose, qu'il connaît un grand marasme et qu'il est caractérisé par une indigence frappante. La dimension culturelle reste une donnée relativement absente dans le discours officiel et ne fait point partie des préoccupations des politiques. Même la société, elle, semble étrangement se désintéresser de la culture, largement indifférente à l'inculture ainsi qu'à la médiocrité qui, depuis plus d'une décennie, prennent possession de tout l'environnement social, gangrène sa pensée et ses actes et font stagner la société dans l'immobilisme, donc dans l'ignorance. Cela revient à dire que l'activité culturelle – et donc la production de la pensée intellectuelle et même esthétique – reste trop marginale, pour ne pas dire dédaignée par les instances politiques. Cela revient à dire aussi que l'institution trouve son compte dans ce désarroi et ce chaos, une situation bien particulière allant de pair avec ses intérêts. Car maintenir l'individu dans un pareil état, c'est l'empêcher de réfléchir et de s'interroger, de produire et de participer à penser à un projet de société, donc de l'écarter littéralement du débat social et politique, assurant ainsi sa propre suprématie sur l'activité politique, ainsi que sa longévité en imposant, à cet effet, son autorité et sa vision du monde ainsi que ses enseignements. Il est évident que le secteur culturel souffre d'ankylose, qu'il connaît un grand marasme et qu'il est caractérisé par une indigence frappante, et ce, à défaut d'initiatives politiques agissantes et démocratiques, et de véritables projets en vue de relancer l'activité culturelle et d'alimenter le débat intellectuel, émancipant en conséquence la société et la hissant au faîte de l'intellectualité. Le malaise est ainsi trop profond pour pouvoir évaluer le vide culturel, voire le déficit béant dont est qualifiée notre société. Mais que faut-il faire pour remédier à ce malaise ? Il est évident qu'il est nécessaire d'ouvrir le débat, d'encourager le dialogue, de confronter les idées et surtout encourager en toute transparence les initiatives créatives, d'entamer un travail de réflexion et de soumettre des suggestions afin de parvenir à un large consensus social, un accord commun favorable à l'émancipation et à l'épanouissement de tous. Il est évident aussi qu'il faut émanciper les mentalités et libérer les initiatives créatives et innovatrices afin d'arriver à un bien-être intellectuel. C'est-à-dire laisser la création agir en toute autonomie et indépendamment des humeurs idéologiques. Car la culture ne peut être un véhicule [susceptible] de diffuser le discours politique. Il ne faut pas qu'elle soit instrumentalisée à des fins personnelles, détournée de sa vocation originelle, celle de l'élévation vers les cimes de la créativité, donc de l'expressivité intellectuelle et esthétique.