Challenge n Bush et ses adversaires démocrates du Congrès vont se lancer, au cours de cette semaine, dans une rude bataille qui pourrait sceller le sort de la stratégie américaine en Irak. C'est toute la stratégie du président Bush d'envoyer quelque 26 000 soldats supplémentaires en Irak qui est en jeu, après quatre ans d'une guerre impopulaire qui a provoqué la mort de plus de 3 700 soldats américains et des dizaines de milliers de civils irakiens. Le président souhaiterait poursuivre cette stratégie de renforts qui, selon lui, a permis de réduire la violence en Irak au moins jusqu'au début de l'année prochaine, mais les démocrates devraient tenter à nouveau de le contraindre à faire revenir la majorité des troupes de combat d'ici à mai. «Nos soldats constatent les progrès sur le terrain», a déclaré très récemment le président, ajoutant : «Est-ce que leurs élus à Washington vont leur couper l'herbe sous le pied au moment où ils changent la dynamique sur le terrain en Irak ?» En soutien, les républicains ont lancé une offensive médiatique intense, à coups de publicités télévisées et d'interventions de responsables et d'experts. L'ancienne plume du président, Michael Gerson, a ainsi évoqué la semaine dernière dans le Washington Post «une saison d'espoir en Irak». «Il y a quelques mois, la sagesse commune considérait l'Irak dans une situation de guerre civile en plein développement. Cette affirmation n'est désormais plus possible», écrivait-il. Mais les démocrates, y compris les candidats à la présidentielle de 2008, affirment que même si la violence est faible, toute accalmie n'est que temporaire et, selon eux, le pays est bien dans une situation de guerre civile. Bien qu'ils contrôlent le Congrès d'une courte majorité, les démocrates ont échoué à plusieurs reprises à contraindre l'administration Bush à fixer un calendrier de retrait. Mardi et mercredi prochains, trois réunions à la Chambre des représentants et au Sénat sont prévues pour examiner un rapport du GAO, l'organisme américain de contrôle de l'action gouvernementale. Selon un projet du texte dévoilé par la presse, il devrait faire état d'un très sérieux retard de l'Irak sur les objectifs fixés par le Congrès. Les démocrates devraient se servir de ce rapport pour accuser la Maison-Blanche de faire un état de la situation très éloigné de la réalité. Mais les républicains sont confiants et Bush et ses alliés pensent que la menace de défections massives au sein du parti s'est éloignée, malgré les distances prises récemment par plusieurs républicains.