Dans la tradition musulmane, les couleurs, qu'elles soient bénéfiques ou maléfiques sont considérées comme un signe - aya - de la puissance divine. «Il vous a soumis aussi tout ce qu'Il a créé sur la terre comme objets de différentes couleurs. Il y a là des signes pour ceux qui réfléchissent», (sourate l'Abeille, 16, verset 13). Cependant, chaque couleur a son symbolisme, les unes étant bénéfiques et les autres maléfiques. Dans les rêves, le symbolisme dépend également des référents qui véhiculent les couleurs ainsi que des conditions dans lesquelles se déroule le rêve (éléments associés, personnages intervenants, lieux, espaces, etc.). Le mot qui désigne la couleur en arabe est lawn, mot que l'on retrouve également dans la plupart des dialectes arabes d'Orient et du Maghreb. Au-delà du sens de «couleur», lawn signifie aussi «nuance», «aspect», et désigne aussi, en cuisine, les mets. D'autres mots sont utilisés pour rendre la notion de couleur : bus qui, en plus du sens de couleur, exprime l'idée d'éclat, suh'na, appliqué au teint, à la couleur du visage, s'abîb, qui est la couleur de la teinture que l'on étale sur l'objet à colorer, layt, pour la couleur sale ou un mélange de couleurs fondues, kaharadj ou nas'if pour le mélange de deux couleurs opposées, etc. La langue arabe, comme beaucoup d'autres langues, possède un vocabulaire chromatique très développé. si on en croit les anciens dictionnaires, comme le Lisân al-Arab, chaque détail, chaque nuance, possède sa propre dénomination.