Résumé de la 2e partie n Rosine devint une «voyante», des gens se bousculent pour la consulter. Sa vie de famille se transforme… Rosine vient de porter ses mains à sa tête comme si elle était sous le coup d'une terreur soudaine. A présent, elle se tient le crâne, gémit... Puis elle sort de sa transe et se retrouve parmi les siens. Elle dit : — Votre cousin a eu un accident de voiture. Il a eu une fracture du crâne mais il est sorti d'affaire. Il est à l'hôpital de Marseille. Ne craignez rien. Il va se rétablir. A présent, presque tous les jours, sauf le dimanche, jour du Seigneur, Rosine effectue des «voyages» dans l'espace et revient donner des nouvelles fraîches. Parfois, ces nouvelles sont surprenantes mais positives : — Votre neveu va guérir. Les médecins l'ont condamné mais ils se trompent. Il va mieux. Même si ce n'est pas encore évident. L'avenir lui donne bientôt raison. Devant ces prédictions incroyables, Rosine devient un «cas» qui intéresse les milieux médicaux. On ne peut rien lui reprocher. Elle n'exerce pas la médecine : elle se contente de voir. L'Eglise aussi s'intéresse à cette femme. On la convoque pour qu'elle puisse rencontrer un évêque assisté de trois prêtres qui se sont déplacés pour l'interroger. Rosine ne fait aucune difficulté pour leur répondre. Un des évêques demande : — Pourriez-vous rendre visite, par l'esprit s'entend, au Très Saint-Père ? Rosine accepte de se transporter par l'esprit auprès du pape. A l'époque, il s'agit de Pie XII. Quand elle «revient», elle annonce : — Le pape a des problèmes intestinaux. Il faut surveiller ça de près. En définitive, les hommes d'Eglise l'autorisent à effectuer ses «voyages» étonnants. Elle ne fait de maI à personne et ne semble utiliser aucun procédé magique ni diabolique. Mais, à force de voyager par l'esprit, Rosine est amenée à quitter réellement sa province pour se rendre à Paris. Elle est invitée par un général fort connu qui lui offre de l'héberger pendant quelques jours chez lui, avenue de Latour-Maubourg, en échange de quelques «voyages» concernant des personnes qui l'intéressent. Durant ce séjour parisien, Rosine reçoit une proposition «professionnelle». Une grande clinique privée du XVIe arrondissement lui propose de devenir «consultante» pour les clients de la clinique. Le salaire qu'on lui offre est tel que Rosine n'a jamais rêvé d'autant d'argent. Elle hésite un peu : «Avec tout cet argent, Gilbert pourrait s'arrêter de travailler. Mais il faudrait que toute la famille vienne s'installer à Paris. Et ça me fait peur. Evelyne, Pauline, Fernande et François... à Paris. Ils seraient déracinés. Et je ne suis pas certaine que ça soit bon pour eux.» En définitive, Rosine retourne dans sa province. Et elle reprend ses «voyages» pour ceux qui en ont besoin. Avec les années, elle préfère quand même de plus en plus les «courtes distances». On lui dit que les personnes qu'elle visite éprouvent souvent, au moment où elle est près d'elles, un sentiment de gêne suivi d'une sensation de soulagement. Sauf Mme Letilleux. Rosine est revenue de sa «visite» très rapidement et dans un état d'agitation bien compréhensible. Mme Letilleux était déjà morte quand Rosine est arrivée près d'elle, dans le caveau de famille.