Le blanc est appelé en arabe abyad'. La racine de ce mot a servi à former le nom de l'œuf, bayd'a et l'un des noms de la salive, al-abyad', mais aussi de l'épée, de l'argent, etc. par référence à la couleur blanche de ces objets. Dans certaines régions, on désigne aussi, par euphémisme, la suie et le charbon : ces objets étant mal vus, on croit neutraliser leurs effets négatifs, en leur donnant des désignations contraires à leur nature. Les dictionnaires d'arabe citent de nombreuses autres dénominations pour le blanc : âdam, thâghim, djawn, achhab s'iqlab, etc., des termes secondaires ou alors s'appliquant à des référents particuliers (cheveux, yeux, etc.). Le blanc est souvent associé au noir, comme des opposés absolus. Le contraste sert alors à opposer le jour à la nuit ; la bonté à la méchanceté, la vie à la mort, le courage à la lâcheté, etc. Dans la tradition musulmane, on attribue la couleur blanche aux Anges. Ainsi, dans un hadith du Prophète où il est question des préceptes de l'Islam, on voit apparaître un homme, entièrement vêtu, de blanc qui vient interroger le Prophète sur ces préceptes. A chaque fois que le Prophète répond, l'homme dit : «Tu as dit vrai.» Quand l'homme s'en va, le Prophète dit à ses compagnons : «Cet homme est l'Ange Gabriel qui est venu vous instruire des préceptes de votre religion.» Dans d'autres sources, il est dit que l'Ange Gabriel a le corps d'une blancheur éclatante. Le blanc symbolise ici la pureté et la véracité : la parole des anges, envoyés par Dieu est toujours vérité.