Le durcissement des lois antiterroristes aux Etats-Unis depuis les attentats de 2001 rend la tâche ardue pour les organisations caritatives musulmanes pour recueillir des fonds sans s'attirer l'ire des autorités fédérales. La plus importante organisation de bienfaisance musulmane des Etats-Unis, la Holy Land Foundation for Relief and Development, basée au Texas (sud), est actuellement poursuivie pour financement du terrorisme après avoir accordé son soutien au groupe palestinien Hamas. Fin juillet, le département du Trésor a gelé les avoirs de la Goodwill Charitable Organization, basée au Michigan (nord), dénoncée comme une couverture pour le Hezbollah. Il s'agissait du sixième cas de ce genre depuis les attentats du 11 septembre 2001, et plusieurs autres associations ont été fermées ou perquisitionnées. Les organisations visées n'ont pour l'instant fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire. Mais «c'est une manière indirecte de fermer les organisations de charité islamiques sans suivre les règles», estime Dawud Walid, directeur de la branche Michigan du Conseil pour les relations américano-islamiques (CAIR), car «cela décourage les donateurs et parfois même les employés». De nombreux musulmans ont cessé de faire des dons pour des programmes humanitaires à l'étranger, craignant que leur argent ne soit gelé ou utilisé pour des procédures judiciaires, et qu'eux-mêmes soient tenus responsables d'avoir financé involontairement le terrorisme.