Constat n Des affaires traitées par les services concernés ont démontré une corrélation étroite entre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Plus de 100 magistrats ont bénéficié de formations approfondies dans la lutte contre le blanchiment d'argent et son corollaire, le financement du terrorisme. Le chiffre a été dévoilé, hier, par Mohamed Amara, directeur général des affaires judiciaires et juridiques au niveau du ministère de la Justice. M. Amara s'exprimait en marge d'un séminaire de formation organisé à la résidence des magistrats à El-Biar par le ministère de tutelle en collaboration avec l'ambassade des Etats-Unis. Le séminaire est destiné, justement, à former les magistrats aux techniques de lutte contre le blanchiment d'argent. Cette session qui devra durer deux jours, entre dans le cadre, précise M. Amara, de la formation continue des magistrats conformément aux objectifs de la réforme de la justice qui fait du perfectionnement et de la formation des juges des pivots principaux. Comme elle traduit la volonté du ministère d'approfondir la spécialisation des magistrats pour une meilleure maîtrise de leurs domaines respectifs. Dans ce sens, le responsable relève qu'il existe encore des lacunes citant le fait que de nombreux magistrats ignorent tout des techniques et règles du fonctionnement du système bancaire. D'où la multiplication de ces séminaires puisque, faut-il le rappeler, il s'agit du deuxième que le ministère organise en un court laps de temps après celui qui s'est tenu il y a trois mois en collaboration avec l'ambassade de France. Le recours à la coopération internationale dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme est un impératif dicté par le fait que les deux fléaux constituent des phénomènes transnationaux qui transcendent les frontières et seule une collaboration étroite entre les services de sécurité des pays concernés et l'échange d'expertise entre les magistrats peuvent aider à atténuer l'hémorragie. Car il est aujourd'hui formellement établi des connivences entre les réseaux de trafic de drogue qui financent le terrorisme avec les sommes blanchies chaque année. M. Amara, sans donner plus de détails, confirme que des affaires traitées par les instances judiciaires et les services de sécurité ont démontré des liens entre les deux phénomènes. Ce que confirmera par la suite Susane Hayden, conseillère juridique auprès du ministère de la Justice des Etats-Unis, qui mettra en garde contre l'extension du phénomène après les nouvelles orientations économiques du pays, notamment la multiplication des activités et opérations économiques à l'étranger. Mohamed Amara a, en outre, indiqué que le phénomène évolue et les techniques utilisées par les criminels changent continuellement et deviennent de plus en plus perfectionnées, d'où la nécessité d'adapter les moyens de lutte et les hommes chargés de la mener. A noter que le représentant du ministère a refusé de donner la moindre indication sur le nombre d'affaires traitées ou le montant des sommes blanchies, se contentant d'indiquer qu'il n'est pas facile d'évaluer l'ampleur du phénomène à cause de l'importance des sommes échangées dans le cadre du marché parallèle sans transiter par les circuits bancaires.