Un programme de formation allant dans ce sens se tient actuellement à Alger. La coopération algéro-américaine dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d'argent s'intensifie. Dans ce sens, un programme de formation de quatre jours, au profit des responsables algériens, se tient jusqu'au 14 du mois en cours, à l'Ecole supérieure de police, à Alger. Une quarantaine de responsables sont concernés par ce stage de formation, dont dix de la Gendarmerie nationale, dix des services des Douanes, deux membres du Ctrb (unité d'investigation financière) et une quinzaine de responsables de la police judiciaire de la Dgsn. Cette formation, aussi courte soit-elle, permettra, un tant soit peu aux spécialistes algériens de s'initier à des méthodes et techniques pour identifier, enquêter et mettre fin aux opérations de blanchiment d'argent et de contrebande d'espèces. Les participants à ce programme -qui sera animé par des responsables américains du Bureau de l'immigration et des applications douanières, deux attachés de l'ambassade des Etats-Unis à Paris et deux experts américains- participeront, entre autres, à des exercices pratiques sur les procédés de détection et d'enquête sur les cas de blanchiment d'argent. Au cours de cette formation, les responsables algériens approfondiront-ils leur connaissance sur les méthodes d'interrogatoires des suspects, des victimes et des témoins et sur la manière de préserver les témoignages obtenus durant les saisies de masses d'argent en espèces? Ce programme aura, sans coup férir, des retombées positives pour les spécialistes algériens de la lutte contre le blanchiment d'argent. Ce phénomène, qui ne cesse de guetter l'Algérie, s'est accentué ces derniers temps. Ce qui a d'ailleurs servi de leçon, et incité les autorités à procéder à des contrôles rigoureux des établissements bancaires privés nationaux et étrangers existant en Algérie. De ce fait, une formation qui s'arrête au seul stade technique s'avère insuffisante. Un épineux dossier, tel que celui du blanchiment d'argent, nécessite en effet une mobilisation à tous les niveaux et de plusieurs secteurs. Celui de la justice est appelé, en ce sens, à huiler ses machines et à étendre son champ d'intervention, jusqu'au plan externe. Il est vrai maintenant que l'Algérie dispose d'un rigoureux arsenal juridique en la matière (surtout après que le Parlement eut adopté, en 2005, une loi relative à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme), néanmoins, les experts estiment que les juges d'instruction algériens ne vont pas en profondeur dans le traitement des affaires relatives au blanchiment d'argent. La nécessité d'avoir l'esprit d'initiative s'avère plus que pressante, d'autant plus que le phénomène en question n'est qu'à ces premiers pas. Selon les experts internationaux, l'ampleur prise par le blanchiment d'argent en Algérie est «encore au stade primaire». Il convient de rappeler, dans ce cadre, que l'Algérie occupe la 88e place dans le classement mondial des pays en termes de blanchiment d'argent. Il ne faut, en revanche, pas trop s'attarder sur ce constat et, pour ainsi dire, minimiser les dégâts, d'autant que la manne financière engrangée par l'Algérie, à la suite de l'augmentation vertigineuse des prix du pétrole, fait envier plus d'un.