Bras de fer n De nombreux élus démocrates exigent que les troupes commencent à se retirer d'un conflit qui a tué plus de 3 700 soldats américains et englouti des centaines de milliards de dollars. Le général David Petraeus, commandant de la force multinationale en Irak, doit témoigner aujourd'hui, lundi, devant le Congrès, premier acte d'une semaine décisive au cours de laquelle le président George W. Bush doit annoncer aux Américains sa «vision» de la stratégie à adopter dans ce pays. Accompagné de l'ambassadeur des Etats-Unis en Irak, le général Petraeus est attendu à 12h 30 locales (16h 30 GMT) devant les commissions réunies des Forces armées et des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, pour une audition qui suscite aux Etats-Unis un intérêt historique. Les deux hommes devraient subir le feu croisé de nombreux élus démocrates exigeant que les troupes commencent à se retirer d'un conflit qui a tué plus de 3 700 soldats américains, ainsi que des dizaines de milliers d'Irakiens, et englouti des centaines de milliards de dollars. Plus de quatre ans après le début de l'offensive américaine en mars 2003, et huit mois après l'annonce de l'envoi de nouveaux renforts, qui ont porté le nombre de soldats américains en Irak à 168 000, des visions contradictoires de la situation sur le terrain s'affrontent. Dans une lettre aux troupes diffusée vendredi, le général Petraeus a évoqué une «évolution globale encourageante». Mais le GAO, organisme américain indépendant chargé des audits pour le Congrès, a exprimé des doutes la semaine dernière sur la réalité de la baisse des violences. Sur fond de campagne électorale pour les élections de 2008 et face à une opinion réclamant un début de retour des troupes, les démocrates devraient relancer leur offensive. Mais faute de majorité assez confortable, ils restent suspendus aux décisions du président Bush, qui doit remettre un rapport au Congrès sur la situation en Irak et s'adresser aux Américains avant la fin de la semaine. Sur un autre registre, le commandement britannique en Irak a affirmé dans une interview publiée aujourd'hui, lundi, que le Royaume-Uni était prêt à retirer ses forces de la ville de Bassorah, dans le sud de l'Irak, dès avril, mais a décidé de retarder ce départ à la demande des Etats-Unis, ont rapporté des agences de presse. «Les Américains nous ont demandé de rester plus longtemps», a indiqué James Marshall, commandant de la première brigade mécanisée, au Daily Telegraph en précisant que le commandement militaire souhaitait quitter le palais de Bassorah, ex-quartier général des forces britanniques dans cette ville située à 550 km au sud de Bagdad, dès avril dernier.