Les différentes mesures annoncées par le gouvernement sont, semble-t-il, loin d'apaiser la tension. La menace de grève plane de nouveau sur plusieurs secteurs. Des débrayages seront incessamment enclenchés en signe de colère par plusieurs syndicats. Un seul motif est évoqué: les mauvaises conditions socioprofessionnelles. Les différentes mesures annoncées par le gouvernement et censées régler ces doléances sont, semble-t-il, loin d'apaiser la tension. Le syndicat des enseignants du supérieur, le Cnes sera le premier à passer à l'action. En effet, le 6 octobre prochain, toutes les universités du pays seront paralysées. Une action décidée pour exprimer sa désapprobation de la promulgation de la nouvelle grille des salaires. «La grève est maintenue», affirme M.Rahmani, coordinateur du Cnes, contacté hier par L'Expression. Aussi, trois journées de protestation avec arrêt de travail seront organisées les 20, 21 et 22 octobre prochain. Des assemblées générales seront organisées le samedi 20 octobre dans tous les établissements universitaires. Les syndicalistes débattront de la situation ainsi que de la suite à donner à leur mouvement pour la satisfaction de leurs revendications. Selon ce syndicaliste, «la nouvelle grille ne réhabilite nullement l'enseignant-chercheur». Une réunion de concertation se tiendra le 30 septembre prochain avec les six autres syndicats autonomes. Ils s'agit du Sncp (chercheurs permanents), le Snpdsm (professeurs et docents), le Snmasm (les maîtres-assistants en sciences médicales), l'Unpef et le Snapest de l'éducation nationale. «Nous allons revendiquer le statut de partenaire à part entière pour être associés dans les différentes rencontres du gouvernement», a lancé M.Rahmani. Même si la grille des salaires est définitivement ficelée et ne peut être révisée, le combat n'est pas fini pour le syndicat des enseignants du supérieur. Il garde espoir dans le régime indemnitaire. Il espère, en fait, récupérer ce qui a été «perdu» dans les prochaines négociations sur le régime indemnitaire. «Nous allons négocier jusqu'au bout. Nous demandons à ce que nous soyons partie-prenante des négociations», dira notre interlocuteur. Le Cnes travaille déjà sur le régime indemnitaire dont le contenu et l'idée globale seront connus, selon M.Rahmani, au courant de la semaine prochaine. Les syndicats des blouses blanches, en l'occurrence le Snpsp et le Snpssp contestent également la nouvelle grille des salaires qui intègre les deux plus importantes indemnités constituant plus de 60% des salaires des travailleurs du secteur. Ils comptent ainsi réagir à ce propos. Les boulangers haussent également le ton. Ils n'excluent pas le recours à une grève nationale après le mois sacré de Ramadhan. «La grève sera inévitable si la tension et la spéculation sur la farine persistent», avait martelé M.Hantour, président du Comité national des boulangers. Les boulangers réclament l'intervention du gouvernement sur lesprix des produits entrant dans la fabrication du pain. La hausse des prix de l'huile, du gasoil, de l'électricité fait, selon lui, que la marge bénéficiaire devient insuffisante. Les chauffeurs de taxi sont aussi insatisfaits. Un débrayage est inévitable si les pouvoirs publics ne prennent pas en charge leurs revendications. Ce débrayage est programmé aussi après le mois de Ramadhan. Le règlement du problème des impôts et l'élaboration d'un statut particulier sont les principaux points revendiqués. Aussi, le CLA, le Cnes, le Cnapest, le Satef ainsi que l'ensemble des syndicats de la santé oeuvrent pour une nouvelle stratégie. Finalement, la situation est plus que jamais explosive. Seul le dialogue social permettra d'éviter cette grogne des travailleurs qui ne sont pas, semble-t-il, prêts à abandonner facilement leur requête.