Soucis n Le problème majeur des associations reste toujours les finances. En dépit de l'aide octroyée par les autorités, les associations doivent se «débrouiller» pour avoir leurs propres ressources. Saïd B., président de l'association Amel à caractère social et qui a des bureaux au niveau national, nous explique qu'il trouve beaucoup de difficultés à organiser des dons de charité pour les milliers de familles nécessiteuses. «L'aide de l'Etat est très limitée. Je n'exagère rien en disant que les autorités concernées octroient ces aides à des associations biens «triées» sur le volet qui servent des idéologies et des tendances politiques. Moi, j'ai une conscience, quand j'ai créé mon association, elle portait bien le caractère social. Je ne fais pas de (sociopolitique) si le mot existe», dit-il. Pour trouver des ressources financières, les associations font souvent appel aux hommes d'affaires, aux sociétés et à l'étranger parfois. «C'est très difficile de gagner la confiance des gens. Beaucoup d'associations ont terni l'image de ce mouvement. Elles détournent l'argent et les aides à des fins personnelles, ce qui les rend suspectes aux yeux des âmes charitables», dit Athmane B., président d'une association d'aide aux personnes âgées à Constantine. Cette situation, manque d'aides pour les associations, les a contraintes à faire avec les moyens du bord. Beaucoup d'associations ne se manifestent que lors des cérémonies religieuses, Aïd el-kébir, ramadan, mawlid Ennabaoui... pour faire des gestes timides, comme la distribution de ravitaillement, de vêtements, de viandes, les circoncisions d'enfants, l'organisation de fêtes, etc. Les associations à caractère culturel, sportif ou autre sont plus malheureuses en matière d'aides. «ces associations, en plus d'être inertes, ne reçoivent pas du tout d'aides de la part de leur ministère de tutelle. Ce sont souvent les autorités locales, communes, daïras, wilayas, qui font un geste de temps en temps en nous donnant des salles pour organiser nos activités (expositions-vente de livres, soirées musicales, expositions de tableaux, journée de sensibilisation et d'information...», souligne un jeune président d'une association culturelle Thakafat el-hay (culture de quartier) à Bordj El-kiffan. Ce dernier explique que même les aides des APC sont souvent conditionnées. «ça se vérifie surtout lors des campagnes électorales, où les élus locaux essayent de jouer le rôle de personnes civilisées qui veulent faire participer la société civile dans l'élaboration de leurs programmes. Le mouvement associatif en Algérie est pourri… Il est géré par une mentalité d'intérêts très étroite et conjoncturelle où il est souvent instrumentaliser par des idéologies...», s'indigne ce jeune président d'association, qui se dit profondément déçu par ce constat.