Position n La nouvelle grille des salaires de la Fonction publique est bonne et ne sera pas modifiée, a déclaré M. Benbouzid. Des propos qui ont suscité la colère et la déception des syndicats du secteur. Intervenant, hier, à Alger, lors d'une journée d'étude portant sur le statut particulier des travailleurs de l'éducation, le ministre en charge du secteur Aboubakr Benbouzid, est resté de marbre quant à la revendication de plusieurs syndicats de l'éducation : revoir en amont et en aval la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique. Le Snapest, le Snte et l'Unpef ont accordé leurs violons pour exiger une meilleure revalorisation. «Je ne vois pas pourquoi les syndicats comptent organiser des protestations ?», se demande le ministre, qui ajoute que le statut particulier n'est pas encore adopté, et pourra apporter son lot de nouveautés. «Tant que le statut particulier n'est pas encore adopté, il n'y a pas de quoi s'inquiéter, d'autant que je suis certain qu'il apportera de la satisfaction», estime Benbouzid. «Pourquoi se lancer prématurément dans des protestations ?», s'est-t-il encore interrogé. Tout en qualifiant de «révolutionnaire», cette nouvelle grille des salaires, le ministre de l'Education, a déclaré qu'elle inclut les indemnités. Sur ce point précis, il fera savoir que c'est la première fois que des indemnités sont entrées en ligne de compte dans le régime de la retraite. Cependant, renchérit Benbouzid, chaque secteur a ses caractéristiques et, par ricochet, ses propres indemnités. «Désormais les indemnités se calculeront en fonction du nouveau statut particulier qui est en phase d'élaboration». Pour ce qui est de ce statut, plusieurs syndicats, notamment le Snapest, l'Unpef et le Snte se sont réunis hier, au siège de l'ex-ITE de Ben Aknoun, avec les responsables du ministère, pour débattre et élaborer un nouveau statut. Ce dernier sera finalisé fin octobre prochain, afin, précise Benbouzid, de le soumettre à la direction générale de la Fonction publique avant la fin de l'année. Le ministre a annoncé que cette nouvelle mouture prendra en considération plusieurs volets, notamment la formation. Celle-ci, tous paliers confondus, sera désormais obligatoire. «Pas question de prendre seulement en charge l'expérience de l'enseignant en ce qui concerne sa carrière», a-t-il indiqué. Sur un autre registre, il a appelé l'ensemble des syndicats «à travailler ensemble en toute sincérité, transparence et objectivité pour élaborer un statut conforme aux aspirations de l'enseignant algérien». Concernant par ailleurs le nombre de postes budgétaires, le ministre a annoncé que son département en a créé, pour l'année scolaire 2006/2007, pas moins de 12 000. Le SG du Snapest : «La protestation est inévitable» l Visiblement déçu par les arguments avancés par le ministre de l'Education au sujet de la nouvelle grille des salaires, Meziane Mériane, secrétaire général du Snapest, a tiré à boulets rouges sur le gouvernement. Il a ainsi estimé que derrière les propositions du gouvernement, il y a une réalité qui est loin d'être reluisante. La pomme de discorde, aux yeux de Meriane, a trait à l'inclusion de deux principales indemnités dans le salaire de base, en l'occurrence l'ISS et le ICR. «Ils ont inclus les deux indemnités dans le salaire de base, et ils viennent nous dire qu'ils l'ont augmenté, c'est inacceptable», se désole M. Meriane. Même son de cloche chez le numéro un de l'Unpef, M. Ider. «Les augmentations ne dépassent pas en réalité les 15%, et je me demande pourquoi ils ont inclus les indemnités dans le salaire de base», a déclaré à la presse M. Ider. Les deux syndicalistes ont annoncé qu'une rencontre entre les syndicats de l'éducation et le Cnes, ainsi que celui de la santé, est prévue pour le 30 du mois en cours, et ce, pour définir le mode de protestation. «La protestation est inévitable et je vous donne rendez-vous pour le 6 octobre», a soutenu M. Mériane.