Résumé de la 4e partie n Pensant que M. Bat la poursuivait, miss Barbara très en colère décide de s'en prendre à lui et de le remettre à sa place. Elle s'élança en avant. — Ah ! ça ! monsieur, dit-elle en s'adressant à un gros arbre sur lequel la lune projetait l'ombre des objets, quand cessera la persécution dont vous m'obsédez ? Elle allait faire un beau discours, lorsque Elsie l'interrompit en l'entraînant vers la porte du pavillon en lui disant : — Chère miss Barbara, vous vous trompez, vous croyez parler à M. Bat et vous parlez à votre ombre. M. Bat est déjà loin, je ne le vois plus et je ne pense pas qu'il ait eu l'idée de nous suivre. — Je pense le contraire, moi, répondit la gouvernante. Comment expliquez-vous qu'il soit arrivé ici avant nous, puisque nous l'avions laissé derrière et ne l'avions ni vu ni entendu passer à nos côtés ? — Il aura marché à travers les platebandes, reprit Elsie ; c'est le plus court chemin et c'est celui que je prends souvent quand le jardinier ne me regarde pas. — Non, non ! dit miss Barbara avec angoisse, il est passé par-dessus les arbres. Tenez, vous qui voyez loin, regardez au-dessus de votre tête ! Je parie qu'il rôde devant mes fenêtres ! Elsie regarda et ne vit rien que le ciel, mais, au bout d'un instant, elle vit l'ombre mouvante d'une énorme chauve-souris passer et repasser sur les murs du pavillon. Elle n'en voulut rien dire à miss Barbara, dont les manies l'impatientaient en retardant la satisfaction de sa curiosité. Elle la pressa d'entrer chez elle en lui disant qu'il n'y avait ni chauve-souris ni précepteur pour les épier. — D'ailleurs, ajouta-t-elle, en entrant dans le petit parloir du rez-de-chaussée, si vous êtes inquiète, nous pourrons fort bien fermer la fenêtre et les rideaux. — Voilà qui est impossible ! répondit Barbara. Je donne un bal et c'est par la fenêtre que mes invités doivent se présenter chez moi. — Un bal ! s'écria Elsie stupéfaite, un bal dans ce petit appartement ? des invités qui doivent entrer par la fenêtre ? Vous vous moquez de moi, miss Barbara. — Je dis un bal, un grand bal, répondit Barbara en allumant une lampe qu'elle posa sur le bord de la fenêtre ; des toilettes magnifiques, un luxe inouï ! — Si cela est, dit Elsie ébranlée par l'assurance de sa gouvernante, je ne puis rester ici dans le pauvre costume où je suis. Vous eussiez dû m'avertir, j'aurais mis ma robe rose et mon collier de perles. — Oh ! ma chère, répondit Barbara en plaçant une corbeille de fleurs à côté de la lampe, vous aurez beau vous couvrir d'or et de pierreries, vous ne ferez pas le moindre effet à côté de mes invités. (à suivre...)