Résumé de la 8e partie n Tandis que Elsie tombait de sommeil, la gouvernante continuait à lui parler de son univers magique et des êtres qu'elle était seule à voir. Il y a des êtres infiniment petits, dont on ne devrait pas parler sans respect, répliqua miss Barbara, qui ne faisait pas attention à la fatigue de son élève. Il y en a qui échappent au regard de l'homme et aux plus forts grossissements des instruments. Du moins, je le présume et je le crois, moi qui en vois plus que la plupart des gens n'en peuvent voir. Qui peut dire à quelles dimensions, apparentes pour nous, s'arrête la vie universelle ? Qui nous prouve que les puces n'ont pas des puces, lesquelles nourrissent à leur tour des puces qui en nourrissent d'autres, et ainsi jusqu'à l'infini ? Quant aux papillons, puisque les plus petits que nous puissions apercevoir sont incontestablement plus beaux que les gros, il n'y a pas de raison pour qu'il n'en existe pas une foule d'autres encore plus beaux et plus petits dont les savants ne soupçonnent jamais l'existence. Miss Barbara en était là de sa démonstration, sans se douter qu'Elsie, qui s'était laissée glisser sur les marches du perron, dormait de tout son cœur, lorsqu'un choc inattendu souleva brusquement la petite lanterne des mains de la gouvernante et fit tomber cet objet sur les genoux d'Elsie qui se réveilla en sursaut. — Une chauve-souris ; une chauve-souris ! s'écria Barbara éperdue en cherchant à ramasser la lanterne éteinte et brisée. Elsie s'était vivement levée sans savoir où elle était. — Là ! là ! criait Barbara, sur votre jupe, l'horrible bête est tombée aussi, je l'ai vue tomber, elle est sur vous ! Elsie n'avait pas peur des chauves-souris, mais elle savait que, si un choc léger les étourdissait, elles avaient de bonnes petites dents pour mordre, quand on veut les prendre, et, visant un point noir sur sa robe, elle le saisit dans son mouchoir en disant : — Je la tiens, tranquillisez-vous, miss Barbara, je la tiens bien ! — Tuez-la, étouffez-la, Elsie ! Serrez bien fort, étouffez ce mauvais génie, cet affreux précepteur qui me persécute ! Elsie ne comprenait plus rien à la folie de sa gouvernante ; elle n'aimait pas à tuer et trouvait les chauves-souris fort utiles, vu qu'elles détruisent une multitude de cousins et d'insectes nuisibles. Elle secoua son mouchoir instinctivement pour faire échapper le pauvre animal ; mais quelle ne fut pas sa surprise, quelle ne fut pas sa frayeur en voyant M. Bat s'échapper du mouchoir et s'élancer sur miss Barbara, comme s'il eût voulu la dévorer ! (à suivre...)