Résumé de la 34e partie n La disparition du vol 19 –14 hommes et 5 appareils qui s'abîment sans laisser de traces – ne s'explique pas. Si en 1945, l'Avenger avait la vedette, en 1948, l'Avro Tudor, avion également de fabrication américaine, l'a lui a ravie ! Mis en service en 1943, c'est un appareil de transport commercial à grand rayon d'action, capable de voler sur de grandes distances (vitesse de croisière de 375 km/h, sur 6 400 km) et avec des cargaisons importantes (36 300 kg). L'avion peut, par ailleurs, transporter 24 passagers, pour les vols de jour et 12 pour les vols de nuit. Cet avion provient, en fait, de la conversion d'un avion de guerre, le Lancaster, qui s'est illustré durant la Seconde Guerre mondiale. Si on a redessiné le fuselage, on a conservé les ailes et le moteur. Très vite, on a développé d'autres versions de l'appareil. Dès 1944, on réalise une version plus grande de l'appareil, capable de recevoir 60 hommes, mais à l'autonomie forcément réduite : 4 500 km seulement au lieu de 6 400. C'est le Tudor 2. Un autre modèle, l'Avro 688 est construit en juin 1945. Cependant, les essais de vol révèlent des problèmes de stabilité, et l'autonomie est encore plus réduite que pour le Tudor 2. Le projet est retardé, puis il finit par reprendre et six exemplaires de l'appareil sont mis en service. Sur des propositions de la British South American Airways Corporation (Bsaac), qui a fait une commande, l'appareil est transformé. Après 500 heures de vol sans incident, il est mis sur le marché. C'est le Tudor 4. Le 30 janvier 1948 au soir, un de ces appareils, appelé Tiger Star, quitte l'île de Santa Maria, dans les Açores, en direction des Bermudes. L'avion a fait le plein de carburant pour couvrir la distance, soit 3 400 km. Au matin du 30 janvier, le poste de contrôle de l'aérodrome de Kinley, dans les Bermudes, reçoit un message de l'avion. L'opérateur radio de l'avion, un certain Tucky Tuck, demande comment faire pour rejoindre les Bermudes. La tour repère aussitôt l'avion, qui se trouve à 630 km au sud-est de l'archipel et lui dit de suivre le cap 072°. «Suivez les instructions. Dans une heure et demie, vous pourrez voir le grand phare des Bermudes qui vous signalera Kindley et une demi-heure après vous pourrez atterrir !» L'opérateur dit qu'il transmet les instructions au pilote et, depuis, il n'y a plus de nouvelles de l'avion. A 5h, le Tiger Star n'est pas visible. On attend encore un peu, puis on commence à s'inquiéter. L'avion devrait être là. On essaie d'entrer en contact avec lui. En vain. Des recherches sont aussitôt entreprises, mais on ne retrouve rien : l'avion a disparu ! L'enquête va écarter l'hypothèse que l'avion se soit abîmé en pleine mer à cause d'une panne de carburant ou alors d'une désorientation : il avait assez de carburant pour arriver à bon port et la tour de contrôle des Bermudes lui a montré le chemin à suivre. Une panne de moteur ? Même si un moteur a coulé, il en restait trois autres pour arriver à Kindley, sain et sauf. Par ailleurs, les conditions météorologiques étaient favorables : pas de vent excessif qui aurait déstabilisé l'appareil. Et s'il y avait un problème quelconque, l'équipage n'aurait pas manqué d'entrer en contact avec la tour de contrôle, comme il l'a fait pour demander son chemin ! Alors que s'est-il passé ? Aucune réponse n'a été apportée à cette question (à suivre...)