Résumé de la 35e partie n Un autre avion puissant, le Tiger Star, s'est abîmé à proximité des Bermudes, sans que l'enquête dépêchée ait cerné les causes de la catastrophe. Après l'Avro Tudor, c'est au Douglas DC 3 de faire l'expérience du Triangle des Bermudes. Construit par la Douglas Aircraft Company, c'est un avion monoplan à aile fixe et pourvu de deux moteurs en étoile. Robuste, il a aussi la caractéristique de consommer une faible quantité de carburant, ce qui en a fait un avion très rentable qui lui a permis de prendre jusqu'à 90% du marché du transport aérien aux Etats-Unis. Il a dominé le transport aérien entre 1935 et 1950 et fait preuve, durant la seconde guerre mondiale, de grandes performances. Surnommé Gooney-Bird (L'Albatros), il a survolé toutes les mers, semant la panique dans les rangs des puissances de l'Axe. Avion de guerre, il a été utilisé aussi pour le commerce, le tourisme, et aujourd'hui encore, plus de soixante-dix ans après sa mise en service, il vole encore ! Un avion aussi puissant n'est cependant pas à l'abri d'incidents. C'est ainsi que le 27 décembre 1948, le Douglas DC-3 qui, venant de Miami, se pose à San Juan, a des problèmes avec son phare d'atterrissage, les batteries qui l'alimentent manquant d'eau. Cependant, après avoir déchargé sa cargaison, le commandant de bord décide de repartir pour ne pas retarder davantage le vol. «Après tout, explique-t-il, les générateurs de moteurs vont permettre aux batteries de se recharger au cours du vol !» L'équipage lui fait remarquer, cependant, qu'au cours du déchargement, on a constaté qu'on ne peut pas transmettre par radio, les batteries étant faibles. Mais le commandement a tenu à son idée : les batteries vont se recharger au cours du vol. C'est ce qui se produit en effet : quelques minutes après le décollage, à 22h 03, la radio fonctionne de nouveau. Les conditions atmosphériques sont bonnes, ainsi que la visibilité. A 23h 23, le DC-3 signale, à la tour de contrôle, qu'il est à 2 500 m d'altitude. Dans cinq heures, soit à 4h 03, il arrivera à Miami. D'autres messages suivront, sans qu'aucun fasse part de difficultés. A 3h 40, l'avion signale qu'il est à 80 km de Miami. Curieusement, ce n'est pas la tour de contrôle de Miami qui reçoit le message, mais une tour... à 1 000 km de Miami ! Les pilotes s'étaient-ils trompés sur le lieu où ils se trouvaient ? Se croyaient-ils proches de Miami alors qu'ils s'en étaient sensiblement éloignés ? La tour transmet le message à celle de Miami qui lance un message en direction de l'avion. Mais le DC-3 l'a-t-il reçu ? En fait, la météo, qui était calme, a brusquement changé. Un vent très fort, soufflant Nord-Ouest, s'est levé et a pu faire changer de trajectoire à l'avion. Quoi qu'il en soit, toute tentative d'entrer en contact avec l'avion s'est soldée par un échec. Des recherches sont lancées mais aucune trace de l'avion n'est retrouvée. La commission d'enquête, qui rend son rapport en juillet 1949, relève plusieurs carences : la panne de batteries qui a pu reprendre au cours du vol, la surcharge de l'avion qui, au départ de San Juan, accusait un excédent de 53 kg, peut-être aussi d'autres pannes, le carnet de maintenance de l'avion n'étant pas régulièrement mis à jour. Il y a aussi le vent qui a pu faire dévier l'avion de sa trajectoire... Mais tout cela n'explique pas que l'appareil soit sombré sans laisser le moindre débris.(à suivre ...)