Portrait n A 72 ans, elle est le symbole de la femme active qu'elle a représentée, il y a quelques années, à Dubaï. A l'odeur du jasmin frais confectionné en collier, Mme Ziar, une bienfaitrice qui active depuis plusieurs années à Tipaza, a accueilli ses invités dans l'ancien salon arabe typiquement de Koléa, hérité de sa famille, qu'elle a déplacé de chez elle vers Riadh el-Feth. Aucun visiteur ne peut sortir sans avoir goûté au m'halbi, ktayaf, la confiture, m'hencha et la samsa de Koléa pour ensuite se faire offrir une «boukala» qui renvoie souvent vers cette jeune femme toute couverte du hayak m'ramma rose ou de celle vêtue d'el-kouiyate à la Fadhila dziria. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'ambiance était au rendez-vous chez Mme Ziar, avec les youyous des femmes et les t'bouls de sa localité. Le directeur de la culture de la wilaya, Hocine Anbisse, accompagné de la ministre, a siroté un thé assis sur les matelas «m'tarah». Khalti Kheïra Gherrous de Koléa est, quant à elle, spécialisée dans la broderie et tout particulièrement la «chbika». A 72 ans, elle est toujours le symbole de la femme active qu'elle a représentée, il y a quelques années, à Dubaï. D'ailleurs, elle est présidente de l'association Nour wa Amel qu'elle a créée en 2003 après avoir terminé ses cours d'alphabétisation entrepris en 1997 à Koléa. «la première expression que j'ai écrite seule sur du faux daim à la peinture était ‘'el-ilm nour wa el-djahlou dhalam''», se souviendra-t-elle. El-Hadja Kheïra active durant la prière des taraouihs dans les mosquées pour sensibiliser les femmes âgées à fréquenter les classes de l'alphabétisation ouvertes à Koléa. El-Hadja Kheïra, qui nous a reçus dans son stand, à la kaâda traditionnelle de Koléa autour du s'ni garni de la ghribia, makrouts, kaâk el- akda et l'eau de fleurs, est spécialisée dans la distillation de l'eau de rose et des plantes médicinales, que ses ancêtres pratiquaient depuis 1870. Par ailleurs, Mourad Oukaci de Koléa, lui, est artisan spécialisé dans la fabrication de meubles et outils en osier et en rotin. Il a hérité ce métier de ses parents et grands-parents. Il s'est dit désolé des difficultés qu'il rencontre dans son métier : «nous n'avons pas les moyens… et les produits chinois nous ont tués. Pourquoi l'Etat ne nous aide-t-il pas à développer cette richesse qui attirait tant de touristes à Koléa ?» Quant à Mme Fatma Sadouki de Fouka, elle a tenu à exposer ses travaux de décoration de fleurs faits à la main. De très belles œuvres avec un jeu de couleurs fabriquées avec des moyens très simples.