Opération n Dans le cadre du projet de soutien des associations algériennes et le programme européen Meda II pour le soutien des zones rurales, huit femmes ont bénéficié, samedi, d'un cheptel à Bouhriz. C'est dans ce douar, l'un des plus écartés à l'ouest de la wilaya de Tipaza, dans les hauteurs de la commune de Messelmoune, que l'association Ikram pour la protection de la femme rurale, qui active depuis quelques années à l'ouest de la wilaya de Tipaza, qui compte le plus de familles pauvres et déshéritées, notamment celles qui se trouvent dans les localités qui relèvent des daïras de Damous et Gouraya, a pris cette initiative. Les femmes qui se sont déplacées vers l'école primaire pour récupérer leurs chèvres, moutons et brebis avec leurs petits ont exprimé leur bonheur en obtenant ce petit cheptel qui sera une vraie ressource pour toute la famille puisque la majorité ont des enfants et des maris sans emploi. L'une d'elles embrasse un petit mouton qu'elle a pris dans ses bras pour nous dire : «j'en prendrai soin. Je suis très heureuse. Au moins je pourrai aider mon mari chômeur à faire vivre nos 8 enfants.» Fatiha, une très jeune femme âgée de 22 ans et qui attend un bébé nous dit : «je suis contente et je sortirai mes 6 brebis et le mouton dans les prairies. Je suis heureuse car je voudrais aider mon mari qui travaille dans un café.» Rahmani, un jeune père d'un enfant s'exprime à la place de sa femme timide : «je suis content et je remercie l'association pour ce don. Je prendrai bien soin des chèvres de ma femme. Je vais l'aider à les faire manger et à les nettoyer.» Une autre pauvre femme d'un non-voyant porte un petit dans ses bras nous a déclaré : «je suis contente, je suis contente», avant de nous inviter à aller chez elle, dans un taudis pour nous montrer où elle mettra ses chèvres : à côté d'elle dans une cuisine de terre et de bois. Ces femmes ont déjà bénéficié d'une formation pour l'entretien du troupeau, selon la présidente de l'association Ikram, Mme Fouzia Rezig. «elles ont été encadrées chez elles par une agronome et une vétérinaire et moi aussi car j'ai déjà fais de l'élevage», nous a-t-elle dit. «cette femme rurale, qui n'a pas l'habitude de sortir hors de chez elle, ne doit pas être enlevée de son milieu, on doit donc la stabiliser dans sa localité et favoriser son travail chez elle pour aider son mari et sa famille, qui de toutes façons n'accepte pas qu'elle sorte de chez elle», renchérit Mme Bahia Mouaissi, formatrice et membre de l'association Ikram. Pour sa part, la présidente de l'association a souligné que son association veille à ce que ces ovins soient réellement exploités sur le terrain. «Nous leur avons donné également la nourriture pour une année (des bottes de foin et d'orge) et on leur a interdit de vendre avant 2 ans. En plus du respect de la condition imposée à chaque famille de nous donner trois petits après six mois, car la majorité des brebis et chèvres vont bientôt mettre bas. Et ce dans le but de faire bénéficier d'autres femmes dans d'autres douars pauvres», a-t-elle déclaré. A préciser que ces femmes n'ont avancé aucun apport personnel et leurs animaux sont assurés par le CAM, selon Mme Fouzia, qui assure avec ses membres l'encadrement et le suivi de ces femmes tous les quinze jours. A signaler enfin que quatre autres familles ont bénéficié mercredi dernier d'ovins dont deux à Nadhor et deux à Menaceur. «Je tiens à remercier le président de la commune de Messelmoune pour son aide et son soutien à notre association», a dit Mme Fouzia.