"Drogue" Comme tout défenseur sensé et honnête, Me Hamitouche sait qu?il n?est pas tenu par le résultat en se constituant pour Miloud I.F. inculpé pour trafic de drogue au second degré, le premier et plus grave étant la commercialisation. La détention fait courir de gros risques au prévenu. Défendant Miloud I.F. 30 ans, inculpé de détention et de commercialisation de came, Me Bachir Hamitouche a passé plus d?un quart d?heure à se poser des questions sur la manière d?agir de certains éléments d?enquêteurs spécialisés dans la lutte contre le trafic de drogue. Il prend comme argument : le numéro du portable. Le juge est tout ouïe en prenant soin de tenir sous ses grosses mains blanches le PV de la P.J. qui contient pas mal d?éléments constitutifs de l?inculpation. Ça sent de forts articles de loi du code de la santé qui punissent les détenteurs, les usagers et les trafiquants?dealers de came ?L?article qui concerne Miloud, le client de Me Hamitouche, est très clair. Il dispose que «sont punis d?une réclusion de dix à vingt ans et d?une amende de cinq mille à dix mille dinars, ceux qui ont illicitement fabriqué, préparé, transformé, importé, passé en transit, exporté, entreposé, fait le courtage, vendu, expédié, transporté ou mis des stupéfiants dans le commerce sous quelque forme que ce soit...» Cela est l?article 243 alinéa Un. En l?espèce, Miloud I.F. a été confondu grâce à des termes cités plus haut comme quoi qui veut aller loin ménage sa monture. Me Hamitouche avait la certitude pour ce qui est de ce dossier mis sous le tir nourri du rigoureux code de la santé (loi 85-05 du 16-02-85 relative à la protection et à la promotion de la santé), que son client se trouvait dans de... mauvais draps car il faudra prouver au tribunal que le numéro de téléphone, trouvé sur le portable, appartient en vérité au premier propriétaire, or, Miloud venait d?acquérir l?appareil... maudit. M. le président, «en 2003, nous procédons à l?arrestation, à l?inculpation d?un citoyen sur la seule preuve trouvée en possession de mon client : le numéro du mobile de mon client découvert chez Ramdane M. interpellé à Belouizdad», a éclaté l?avocat qui a même flétri l?appel piège organisé par la P.J., pour cueillir comme un fruit mûr un futur détenu qui risque douze ans d?emprisonnement. «Harcelé, pressé de questions, à toutes les étapes de l?instruction, Miloud a nié de bout en bout. Il a connu ce fameux Ramdane le jour où il lui a vendu le mobile», a ajouté le défenseur qui a insisté auprès du tribunal en vue d?une bonne appréciation des faits «apparus aujourd?hui à la barre pas transcrits sur des P.V. nous réclamons la relaxe, une demande légitime somme toute, car nous avons confiance en notre justice et surtout en vous, M. le président, qui avez en main l'avenir de ces inculpés». Verdict : huit ans de prison ferme pour Miloud qui a interjeté appel.