Dès septembre prochain, les cours de justice du pays seront dotées de pôles spécialisés dans le cadre de la lutte contre le trafic des stupéfiants, a annoncé, hier, au musée du Moudjahid à Oran, M. Zaghmati, procureur généal près la cour d'Oran lors d'un point de presse tenu en marge de la rencontre régionale sur les moyens de lutter efficacement contre ce fléau. La mise en place de ces juridictions obéit à une nécessité de l'heure, compte tenu du vide en matière de législation constaté ces dernières années en Algérie. Selon notre interlocuteur, des cycles de formations spécialisées sont actuellement dispensés au profit de plusieurs magistrats, lesquels présideront aux destinées de ces nouveaux pôles. Les formations appropriées concernent de nouvelles formes de législation prévues dans le code pénal concocté récemment par le ministère de la Justice. Les cours d'Alger, d'Oran, de Constantine et de Ouargla seront dotées en premier lieu par les pôles spécialisés auxquels viendront se greffer des brigades composées des éléments de la Gendarmerie nationale, des sûretés de wilaya et des services des Douanes algériennes. Ces pôles spécialisés seront également élargis aux groupes d'intervention et de lutte contre la fraude fiscale et le trafic du blanchiment d'argent, deux délits majeurs qui seront inscrits dans le programme des nouvelles juridictions. D'autres prérogatives seront rattachées à la compétence de ces cours spécialisées, à l'exemple des investigations, de la filature et des écoutes téléphoniques comme il est d'usage dans des pays du bassin méditerranéen. Un autre axe lié à la prévention a été abordé lors de cette rencontre qui a regroupé neuf wilayas de l'ouest du pays, dont la lutte contre le trafic de drogues à l'intérieur même des établissements pénitentiaires. Comme le soulignera M. Zaghmati, “l'action de la base de la prévention est la famille”, ajoutant que des “paniers et des colis contenant de la drogue sont envoyés aux détenus par leur famille”. Durant le premier trimestre de l'année en cours, plus de 710 kg de résine de cannabis ont été saisis au niveau des 48 wilayas du pays et 10 869 comprimés de psychotropes ont fait l'objet de saisie de la part des services de sécurité, tous corps confondus. Concernant le palmarès peu reluisant des délits, 1 060 personnes ont été arrêtées, 678 individus ont été inculpés de détention et de commercialisation de kif traité et 169 autres ont bénéficié de la relaxe. B. Ghrissi