Selon certains interprètes, la table garnie représente pour l'homme son épouse, puisque c'est avec elle qu'il goûte les plaisirs de l'intimité. La table bien dressée, avec des plats appétissants, désigne l'épouse agréable et fidèle, à l'inverse, la table présentant des mets d'aspect ou de goût rebutants est une épouse acariâtre et désagréable. Ibn sîrîn rapporte qu'un homme s'est vu en rêve attablé. A chaque fois qu'il tendait la main pour se servir, un chien blond, caché sous la table sortait la patte et se saisissait d'un morceau, mangeant avec lui. L'homme a interrogé un interprète qui lui a dit : «Un de tes esclaves, partage ta femme avec toi !» l'homme diligente aussitôt une enquête et découvre que ce que l'interprète lui avait dit s'est avéré juste. L'esclave est un s'aqlab, c'est-à-dire d'origine slave (ce qui explique la blondeur du chien), ce mot dont est originaire le mot français esclave, désignait également, à l'époque médiévale, tout esclave originaire du nord-est de l'Europe. Dans un autre récit, un esclave a rêvé que la table de son maître s'enfuyait prestement comme un animal. Arrivée à la porte, elle s'est brisée. Le jour même la femme du maître est morte et il a perdu tout ce qu'il possédait. C'est que la table représente également, de l'avis des interprètes musulmans, des gains auxquels on se s'attend pas, pour le rêveur ou ses proches. Si la table est desservie alors qu'on y mange, c'est la perte inéluctable de ses gains. Le banquet représente un voyage qui rapporte beaucoup de bénéfices à cause de la ressemblance entre safra (banquet) et safar (voyage).